II. B) LES GRANDES INFRASTRUCTURES HYDRAULIQUES



Pour lutter contre la désertification du nord du pays, les autorités chinoises se sont engagées dans le projet de diversion d’eau du Yangzi vers le Nord sur 3 axes, "Est", "Ouest" et "Central". Le projet "Est" empruntera de nombreux cours d’eau existants qu’il faudra dépolluer. Ce projet a débuté en décembre 2002 et devrait alimenter en eau le Jiangsu et le Shandong d’ici 2007, puis Pékin ultérieurement. Le projet "Central", confronté à des difficultés techniques, sociales et écologiques majeures, a débuté en décembre 2003 et devrait alimenter Pékin en eau à partir de 2010. Le projet "Ouest" ne pourrait en revanche jamais voir le jour, présentant d’immenses défis techniques, financiers et écologiques, mais reste pour l’instant programmé pour 2010.

Le projet de transfert des eaux Sud-Nord a recu l’approbation finale du gouvernement central en novembre 2002 :
Il devrait couter au minimum 23 milliards de dollars. C’est un projet à l’échelle continentale qui vise à détourner une partie des eaux du bassin du Yangzi [pour alimenter la plaine de Chine du Nordet particulièrement de Pékin et Tianjin.

Le projet remonte aux années 1950, mais fut rapidement abandonné. Trois tracés étaient alors évoqués. Le tracé oriental
Il consiste à remettre en service le Grand Canal (un des plus grands canaux du monde, il passe travers les provinces de Hebei, Shandong, Jiangsu et de Zhejiang de Tianjin a Hangzhou) construit en 605.

Les difficultés d’un tel ouvrage sont nombreuses, le prix des travaux s’élèverait a 11 milliards de dollars et nécessiterait la construction de tracer un aqueduc sur 1170 km de long. Plus de 9milliards de mètres cube d’eau changeraient de lit et seraient détournes Yangzi a fleuve jaune, dont la hauteur est 40 mètres plus haut. Le transfert des eaux nécessiterait 23 stations de pompage. Les eaux passeraient sous le Fleuve Jaune et seraient dirigées vers Tianjin. Les travaux ont commence en décembre 2002 mais la pollution de l’eau a compromis la viabilité du projet.

Le tracé central
Le tracé central prendrait de l’eau dans le réservoir du barrage de Danjiangkou sur le Han. Ceci évite tout les pompages et n’utilise que la gravite.

10 milliards de mètres cubes d’eau pourraient 那tre fournis aux villes. Le défi principal consiste en la construction d’un tunnel sous le Fleuve Jaune. Les constructions ont commence en 2004 .En 2008 les 307km km du tracé central a été achevé pour un prix de plus de 2 milliards de dollars. L’eau ne provient pas de la rivière Han mais de divers réservoirs dans la province de Hebei dans le sud de Pékin. Les paysans et les industries de cette province ont du réduire leur consommation d’eau afin de permettre cette eau d’那tre transférée vers Pékin. Le projet devrait 那tre fini en 2010. Le tracé occidental
Le tracé occidental consiste en la construction de canaux courts sur le plateau tibétain afin de relier les affluents du Yangzi au cours du Fleuve Jaune. Environ 15 milliards de mètres cubes d’eau pourraient 那tre annuellement détournes.

Les autorités ont investi plus de 6 millions de dollars dans des programmes de reconstruction et de rénovation des systèmes d’irrigation déficients. La régulation des cours d’eau est également facilite par la construction de barrages.

Sur les 45 000 grands barrages répertoriés dans le monde en 2003, 22 104 étaient en Chine; 6390 aux états-Unis et à peine plus de 4000 en Inde.

La Chine dispose du plus grand barrage du monde, le barrage des Trois Gorges. Les barrages permettent une meilleure gestion de l’eau. La maitrise des crues a depuis toujours été un des premiers buts des barrages. Les barrages participent efficacement à l’alimentation en eau, car ils stockent les excédents en période d’abondance pour les relacher en période sèche. Ils régulent donc l’excédent des crues.

Les nappes phréatiques actuellement captées pour satisfaire la moitié de la demande en eau (irrigation, eau potable et industrielle) étant souvent surexploit ées, la seule solution à l’échelle du problème (outre les économies d’eau) reste l’augmentation de la part des eaux de surface, au moyen de barrages- réservoirs.

Les enjeux concernant le barrage des Trois-Gorges sont nombreux. Les dirigeants chinois justifient sa construction par trois objectifs principaux. Le premier est de réguler le cours du Yangzi afin de diminuer les risques d’inondations et de protéger définitivement les terres contre les crues. Cette régulation s’ inscrit également dans un programme plus large de développement agricole, en permettant notamment l’irrigation des terres en aval pendant la saison sèche. Le second objectif est d’augmenter la production nationale d’électricité, dont le développement chinois a bien besoin, et de réduire par la m那me occasion la consommation de charbon, source d’énergie très polluante. Malgré un potentiel hydroélectrique important, dont la moitié est concentrée dans le bassin du Yangzi, la Chine reste en effet sous-équipée en infrastructures hydroélectriques. Le barrage des Trois Gorges et le complexe hydroélectrique qui l’accompagne sont ainsi appelés à fournir une grande partie de leur électricité aux provinces de Chine centrale et du littoral. à terme, ils devraient fournir 10% de la consommation chinoise. Enfin, le troisième objectif du barrage est d’améliorer la navigabilité du fleuve Yangzi, axe primordial pour la Chine, qui relie le Sichuan et Chongqing à Shanghai et au-delà aux voies maritimes internationales. Des navires de 10 000 tonnes pourront remonter le fleuve jusqu’à Chongqing 每 contre 3 000 tonnes aujourd’hui 每 et faciliter ainsi l’acheminement des voyageurs et des marchandises dans les provinces centrales. Cet axe du Yangzi, comme pénétrante depuis le littoral en développement vers les terres intérieures, devrait aider fortement au redéploiement territorial du dynamisme chinois vers la Chine intérieure, l’Ouest et le Sud-ouest, auxquels les autorités centrales veulent dorénavant donner la priorité.






Xavier Moys, Tanguy Mercier, William Zhang