III. L'ENFONCEMENT DES TERRES

Au cours du XXème siècle, trois villes chinoises se sont enfoncées de plus de deux mètres. En effet, les statistiques officielles montrent que Shanghai s’est enfoncée de plus de deux mètres depuis 1921, tandis que les niveaux de Tianjin et Taiyuan (capitale de la province de Shanxi) ont aussi baissé de deux mètres depuis 1949. Cette situation pourrait entrainer de nombreux problèmes, tels que la déformation des lignes de métro, et pourrait obliger les villes en question à élever les murs destinés à lutter contre les inondations. Les digues protégeant le Bund de la rivière du Huangpu à Shanghai, par exemple, ont du être agrandies trois fois en quarante ans.

Bien que l’enfoncement annuel de ces villes soit moins important qu’au milieu du siècle précédent (celui de Shanghai est aujourd’hui en dessous de 10mm/an), il constitue toujours des dangers potentiels. Les géologues pensent qu’un pompage excessif des eaux souterraines et que la construction continue de gratte- ciels sont à l’origine de ce phénomène.

Tout en limitant la quantité d’eau souterraine extractible, le gouvernement essaye de pomper de l’eau sous terre pour compenser ce pompage démesuré. Les gouvernements municipaux ont aussi promulgué certaines lois qui limitent la hauteur et la densité de nouvelles constructions. En outre de cela, ceux cherchant à exploiter ces ressources souterraines doivent se procurer un permis officiel.

Les géologues de Shanghai ont aussi établi une cartographie en trois dimensions de la ville, disant que cela pourrait aider le gouvernement pour attaquer ce problème de subsidence. Wei Zixin, directeur de l’Institut de Géologie de Shanghai, dit qu’en utilisant cette carte, les zones étant le plus en danger peuvent être rapidement identifiées, et que l’on peut alors réagir plus promptement. Selon Wei, elle pourrait aussi aider à déterminer les zones les plus adaptées pour la construction d’immeubles et de routes.

Cependant, ces tentatives de luttes contre ce phénomène de subsidence ont rencontré certains obstacles. En 2003, par exemple, le prélèvement des eaux souterraines ne pouvait dépasser les 50 millions de mètres cube à Shanghai, alors que plus du double de cette quantité a été prélevé. Liu Shouqi, membre du gouvernement municipal, dit que ces obstacles sont principalement dus au fait que le pompage de ces eaux a lieu partout, du centre-ville aux zones le plus rurales de Shanghai, et qu’il n’y a pas un département spécifique en charge du problème. En dépit de ces obstacles, les géologues ont confiance en leur capacité à réduire les effets de cet enfoncement (bien qu’ils soient irréversibles). Liu Shouqi, par exemple, a annoncé que le taux de subsidence serait réduit aux alentours de 5mm/an en 2010.






Xavier Moys, Tanguy Mercier, William Zhang