LES COMMENTAIRES d'Eric Dupin
dans FRANCE-SOIR du mois de février 1999
- La CGT se cherche pour ne pas se perdre (3 février)
- Allègre, bouc émissaire du désarroi enseignant (5 février)
- Les bizarreries d'un procès sans précédent (9 février)
- Européennes, la cour des petits (12 février)
- L'introuvable parti communiste français (17 février)
- La chance à saisir de François Hollande (19 février)


 LA CGT SE CHERCHE POUR NE PAS SE PERDRE
(3 février)
    La vénérable CGT n’est plus ce qu’elle était On ne peut plus, sans être aveugle ou injuste, se conten-ter de moquer son dogmatisme, son conservatisme et ses corporatismes. Non que ces défauts aient totalement disparus de ses rangs, tant s’en faut. Mais parce que le changement symbolisé par le remplacement, à la tête de la confédération, du chenu Louis Viannet par le néo-quadragénaire Bernard Thibault n’a rien de cosmétique.
 Lez renouveau de la CGT est le fruit d’un long et douloureux mûrissement. Le nouveau numéro un, qui a gagné ses lauriers lors de la grande grève de décembre 1995, tire profit des efforts, souvent vains, de ses prédécesseurs. Chacun à sa manière, le jovial Georges Séguy, le gouailleur Henri Krasucki et le placide Louis Viannet ont préparé l’événement présent. Les deux premiers secrétaires généraux ont cependant buté sur la tutelle, alors envahissante, exercée par le PCF sur la CGT. Le déclin du Parti communiste a levé cet obstacle. Les dirigeants successifs ont également subi le conservatisme d'une organisation figée dans ses rituels et son langage. La première confédération syndicale s'est longtemps réfugiée dans une stratégie purement défensive: «préserver les acquis sociaux», lutter contre les adaptations du secteur public, tout cela dans un cadre national.
    Si la CGT opère aujourd’hui sa mue, c’est que cette stratégie est devenue impraticable. La guerre sociale des tranchées est perdue d’avance dans le monde des nouveaux rapports au travail et de l’internationalisation de l’économie. Se contenter de dire « non » à ces évolutions est le plus sûr moyen d’affaiblir le salariat. C’est pourquoi Bernard Thibault a invité les cégétistes à combiner ma contestation et la proposition. Son discours est double, au point de susciter un certain trouble. D'un côté, il réaffirme l’identité de la CGT en maintenant une critique radicale du capitalisme et en égratignant sérieusement le gouvernement Jospin. De l’autre, il invite instamment ses militants à dépasser le stade de la dénonciation pour proposer des solutions avant de les négocier.
    Ce discours se cherche visiblement. Ses hésitations se sont manifestées à propos des accords sur les 35 heures, acceptés ici et refusés là. Au-delà des résistances internes, le nouveau cours de la CGT se heurtera surtout au rapport de force social toujours défavorable au salariat en période de chômage, massif. Pour y remédier, la nouvelle direction emprunte deux voies qui sont, sans doute, les changements plus lourds de conséquences. La première est celle d’une volonté sincère d’unité syndicale. Le modèle à suivre est ici celui de l'Italie où les cen-trales représentent des sensibilités différentes qui savent agir de concert face au patronat. Dans la dernière période, les fossés creusés entre la CGT, la CFDT et FO n’ont pas peu contribué à l’affaiblissement syndical. L’autre moyen de fortifier le front salarié est de construire une convergence syndicale européenne. La nouvelle CGT s’y emploie en s’apprêtant à rejoindre les rangs de la CES (Confédération européenne des syndicats). Au lieu de répéter sans fin son opposition à la monnaie unique, elle tente désormais de frayer un chemin à une Europe sociale en pointillé.

ALLEGRE, BOUC EMISSAIRE DU DESARROI ENSEIGNANT
(5 février)
 Claude Allègre est-il le fossoyeur de notre école républicaine ? La violence de certaines réactions à la "Charte pour l'école du XXIème siècle" présentée par le ministre pourrait le faire croire. Un enseignant l'accuse de vouloir "détruire notre système d'instruction publique" en créant des "lycées light" prodiguant un savoir minimum générateur d'inégalités accrues. Un autre parle de "campagne d'éradication de l'intelligence". Ceux qui ont fait grève hier en Ile-de-France expliquent que cette réforme s'inspire du "modèle anglo-saxon".
 Si les projets d'Allègre sont aussi monstrueux, pourquoi sont-ils soutenus par plusieurs syndicats d'enseignants comme le SE-FEN et la SGEN-CFDT ? La révolte contre la réforme des lycées a été animée par le puissant SNES-FSU. Mais ce syndicat majoritaire dans l'enseignement secondaire s'est lui-même réconcilié avec le ministre fin décembre. Au point que les autres organisations ont exprimé leurs craintes que Claude Allègre ne vide de contenu sa réforme. Tandis que la base radicalisée du SNES criait à la trahison...
 La réalité n'oppose pas simplement le ministre et les enseignants. Si le style du premier est très largement contesté, les seconds réagissent diversement à un projet éducatif dont les principes sont défendables. Qui peut nier l'inanité d'un bourrage de crânes de plus en plus vain ? L'allégement des programmes et leur recentrage sur les savoirs essentiels sont souhaitables. De même, l'école française doit-elle enfin s'ouvrir sur de nouveaux apprentissages et ne plus dédaigner les arts, les sports ou les nouvelles technologies. L'aide personnalisée aux élèves en difficulté est aussi une bonne idée si l'on veut donner un contenu concret à l'égalité des chances. Certains grands discours masquent mal le conservatisme d'une fraction du corps enseignant. "Personnellement, je refuse que mon service soit revu", avoue un "prof de base" en colère.
 Pour se mettre a dos tant de monde, le ministre de l'Education nationale a inévitablement péché quelque part. Passe encore que le bouillant Allègre entame son mandat en multipliant les petites phrases assassines sur le "mammouth" ou "l'absentéisme". Réformer vraiment l'école suppose de secouer le cocotier. Mais le ministre a un peu trop longtemps joué de la provocation verbale. S'il n'avait pas aussi ostensiblement ignoré le SNES pendant des mois, il n'aurait pas eu besoin de sembler tourner casaque en s'accordant finalement avec sa direction.
 La véritable haine qui se concentre sur la personne de Claude Allègre serait toutefois inexplicable sans le profond malaise enseignant. Le ministre sert de bouc émissaire à un désarroi professionnel très répandu. Pèse sur l'école une mission presque impossible. Une enquête réalisée par la Sofres pour le SNUipp-FSU montre que 82% des instituteurs estiment que les parents sont "de plus en plus exigeants vis-à-vis de l'école" mais que 67% des mêmes parents sont de moins en moins exigeants par rapport à leurs enfants ! Le grogne enseignante, qui s'alimente aussi de vrais problèmes de moyens en région parisienne ou dans les ZEP, risque enfin de priver la gauche et le PS d'une partie de leur base électorale.

 LES BIZARRERIES D’UN PROCES SANS PRECEDENT
(9 février)
« Je vous demande de m’accuser d’un crime que je n’ai pas commis ». La phrase fameuse de Laurent Fabius signe l’étrangeté du procès qui s’ouvre aujourd’hui. Première des bizarreries, la légitimité même de la comparution des trois anciens ministres devant la Cour de Justice de la République est l’objet d’une polémique passionnée. Ceux qui défendent son utilité ne sont pas tous des adversaires de Lau rent Fabius puisque certains y voient l’occasion de se laver des accusations infamantes portées contre lui. Pour la même raison, cette procédure exceptionnelle est violemment contestée par ses accusateurs.
L’inévitable médiatisation d’un procès sans précédent est peu compatible avec la sérénité de la justice. Les victimes attaquent le « plan médias » de l’ancien Premier ministre mais l’Association française des transfusés annonce « un contre-procès public ». Pierre Joxe, président de la Cour de Comptes, se déclare « abasourdi » par ce procès.
Seconde bizarrerie: la juridiction spéciale qui siège à partir d’aujourd’hui a été spécialement créée, en juillet 1993, pour permettre le jugement des personnalités politiques mises en cause dans cette dramatique affaire. Les défenseurs des victimes, absents de ce procès atypique sans avocats, s’en inquiètent. Les partisans des accusés, eux, s’alarment de la composition politique du jury: douze parlementaires contre seulement trois magistrats. Plusieurs de ces acteurs sont d’ailleurs contestés. Le président de la Cour a naguère pris position dans un sens favorable aux victimes. A l’inverse, le procureur général s’est, par deux fois, opposé à l’accusation pénale des trois anciens ministres. La commission d’instruction en a cependant décidé autrement... Et nous n’évoquons pas les députés ou les sénateurs qui ont pris parti dans cette affaire avant d’en devenir les juges.
La singularité de ce procès tient encore à l’ambiguïté de ce qui va être jugé. Les prévenus politiques sont-ils personnellement coupables de faits aussi graves que «l’homicide involontaire » ou le sont-ils seulement « pour fait d’autrui », comme disent les juristes? L’émergence d’une responsabilité pénale des ministres n’est-elle pas liée à leur insuffisante responsabilité politique dans un pays où leurs fautes sont rarement sanctionnées par une démission ? La France ne doit pas passer sans transition d’une irresponsabilité totale de ses gouvernants à leur obligation de rendre systématiquement compte devant la justice. Alors que les responsabilités du monde médical sont patentes, la classe politique occupe étrangement le premier plan.
N’occultera-t-on pas enfin la véritable nature des mauvaises décisions àl’origine de la triste exception française dans l’affaire du sang contaminé? La machine gouvernementale a ici aussi souffert du système des cabinets ministériels. Ceux-ci font souvent écran entre le ministre et l’administration et ne sont pas toujours insensibles aux pressions de certains lobbies. Les laboratoires Pasteur ont bel et bien pesé sur Matignon dans un sens contraire à la santé publique. Mais qu’appelle-t-on « Matignon » ?
ELECTIONS EUROPEENNES: LA COUR DES PETITS
(12 février)
 A quoi servent les élections européennes ? Seuls les naïfs s'imaginent qu'elles ont pour but d'élire des députés au parlement de Strasbourg. L'activité variable des membres de cet étrange cénacle reste ignorée du plus grand nombre. La prochaine campagne permettra-t-elle de débattre des questions européennes, cruciales en cette année de lancement de la monnaie unique ? On peut en douter au vu de la teneur d'une pré-campagne dominée par les joutes hexagonales.
 Une fois encore, les élections européennes serviront de test politique national. Au rebours du très élitiste scrutin présidentiel, la compétition européenne est la grande chance des petits courants qui irriguent la vie publique. Le mode de scrutin proportionnel accomplit le miracle de rendre "utile" le vote pour les formations marginales. L'extrême-gauche devrait, cette année, en profiter: les sondages créditent la liste d'Arlette Laguiller et d'Alain Krivine d'un score supérieur aux 5% qui ouvrent la porte du Parlement européen.
 De l'extrême-droite à l'extrême-gauche, le menu présenté aux électeurs en juin prochain sera particulièrement copieux. Il y en aura pour tous les goûts, même si les convives ne s'annoncent pas très nombreux. Le scrutin européen n'attire généralement qu'une grosse moitié du corps électoral. La proportionnelle a une cruelle conséquence: la priorité est de combattre le voisin et non l'adversaire. La véritable lutte n'opposera pas la droite à la gauche, mais des listes chassant sur des terres limitrophes.
 Distinguons quatre batailles. La première met aux prises le Parti communiste et l'extrême-gauche trotskiste. Qui profitera du vote "à gauche de la gauche" ? De nombreux sympathisants du PCF lorgnent vers la passionnaria de Lutte Ouvrière. D'un autre côté, la liste de Robert Hue joue résolument une carte de l'ouverture qui peut se révéler payante...
 Une deuxième compétition place en concurrence la liste socialiste conduite, bon gré mal gré, par François Hollande et à liste des Verts, emmenée par le provocateur Daniel Cohn-Bendit. Bien plus modéré que son image d'ancien soixantuitard ne pourrait le faire croire, "Dany" pêche dans les eaux de la gauche non communiste. La campagne permettra-t-elle au premier secrétaire du PS, encore largement inconnu du grand public, de se révéler ?
 A droite, il ne s'agit pas d'un duel mais d'un combat triangulaire opposant les listes de Philippe Séguin, Charles Pasqua et François Bayrou. Le premier est pris en sandwich entre les deux autres. Président du RPR, Séguin a certes su s'annexer "Démocratie libérale" d'Alain Madelin. Mais il sera coincé entre l'enthousiasme européiste des centristes et les diatribes "souverainistes" du sénateur des Hauts-de-Seine. Les listes de Bayrou et de Pasqua profiteront peut-être de la clarté de leurs positions européennes.
 L'extrême-droite, enfin, est le théâtre de l'affrontement fratricide de Jean-Marie Le Pen et de Bruno Mégret. A ce jeu de massacre, chacun cherchera plus à faire perdre l'autre qu'à gagner des voix, ce qui augure d'un mauvais résultat d'ensemble. N'oublions pas enfin les chasseurs, qui ont déjà entamé une battue anti-Cohn-Bendit, et ne seront pas les derniers à troubler le jeu de quilles européen.
L'INTROUVABLE PARTI COMMUNISTE FRANCAIS
(17 février)
 Le Parti communiste français existe-t-il toujours ? Iconoclaste, la question est suggérée dans ses propres rangs. Samedi dernier, une assemblée de militants "orthodoxes" ont dénoncé la "liquidation" du PCF à laquelle procéderait sa direction sous couvert de "mutation". Dans son livre "Communisme, un nouveau projet", l'actuel numéro un du parti qui a dominé la gauche française pendant un quart de siècle ne nie pas son état critique.
 Pour ses adversaires, le Parti communiste avait naguère deux défauts majeurs: c'était un vrai parti, vraiment communiste. La place forte du Colonel-Fabien abritait le commandement secret d'une armée politique puissante et disciplinée. Ses membres parlaient du "parti", comme s'il n'en existait qu'un. En ces temps pas si éloignés, le communisme était une véritable religion laïque, avec le "socialisme scientifique" pour saint-sacrement, et Moscou à la place de Rome.
 Constatons froidement que le PCF n'est plus ni un véritable parti, ni réellement communiste. Avec honnêteté, Robert Hue reconnaît que son influence a plongé en deçà d'un seuil critique en maints endroits du territoire. De son aveu même, l'ancien "parti de la classe ouvrière" n'est plus opérationnel dans ces "déserts" que sont devenus pour lui nombre d'entreprises.
 Que reste-t-il de la foi communiste d'antan ? "Formules, je vous hais", aimerait crier Hue. Mais le PCF est désormais orphelin de magistère idéologique. Il a abandonné les dogmes fondateurs du communisme comme l'appropriation collective des moyens de production sans les remplacer par une autre pensée. Les communistes ne veulent plus "abolir" mais seulement "dépasser" le capitalisme. La formule masque mal le flou de leur nouvelle identité. Le secrétaire national du PCF en appelle à la formulation d'une "visée d'avenir" qui se limite à l'ouverture d'une théorie de "chantiers" de discussion.
 Quelles que soient la sincérité et la bonne volonté de Robert Hue et des siens pour opérer la mutation de leur parti, la vérité est cruelle: le PCF n'a pas la force d'exister par lui-même. Il ne s'appuie plus sur la forteresse soviétique ni sur une "contre-société" populaire. Sa stratégie de survie est d'abord institutionnelle. C'est pourquoi les dirigeants communistes ont autant tenu à participer à un gouvernement éloigné de leurs orientations.
 La perte d'autonomie du PCF s'est manifestée par le curieux choix de réserver la moitié des candidatures sur sa liste européenne à des non-membres du parti. Faudra-t-il diviser par deux le score de cette liste de "rassemblement progressiste" pour mesurer l'influence propre du Parti communiste ? Tout se passe comme si celui-ci était devenu insensiblement un courant de gauche extérieur de la social-démocratie. Comme l'aile radicale du PS, le PCF demande inlassablement à Lionel Jospin d'"aller plus vite et plus loin" dans l'action réformatrice...
 Paradoxalement, cette pseudo-ligne peut être électoralement payante. Une fraction de l'électorat est désireuse d'infléchir à gauche la conduite gouvernementale sans oser la rupture. La direction du PCF peut enfin se répéter avec raison que le chemin du conservatisme aurait précipité sa marginalisation.
LA CHANCE A SAISIR DE FRANCOIS HOLLANDE
(19 février)
 Sur le théâtre politique, plus encore qu'ailleurs, les apparences sont souvent trompeuses. François Hollande est-il le personnage bonhomme, le gentil camarade et le modeste responsable qu'il semble être ? L'humour et le détachement affichés par le premier secrétaire du PS dissimulent une solide ambition politique. Le rusé Hollande n'a sans doute pas, autant qu'il l'a fait croire, rechigné à conduire la liste socialiste aux élections européennes. Obéissant à une implacable logique de situation, cette responsabilité constitue une véritable chance pour le député de la Corrèze.
 Hollande savait que Lionel Jospin n'accepterait pas que Jack Lang emmène le PS à la bataille. L'ancien ministre de la Culture de François Mitterrand est toujours vu comme un dangereux rival par le Premier ministre. Pas question de l'aider à remettre pied à l'étrier. L'intéressé l'a fort bien compris, ce qui l'a plongé dans un océan d'amertume. L'épreuve européenne était une opportunité à saisir pour un dirigeant encore peu connu comme Hollande. Cette élection, sorte de présidentielle du pauvre, permet à l'opinion de découvrir de nouveaux leaders. Le souriant mais discret numéro un du PS a besoin d'un sacre national du suffrage universel... même s'il ne s'agit que de l'élection qui intéresse le moins les Français. Il lui faudra révéler des qualités de communication et de sens politique qu'on lui suppose mais qu'il n'a jamais encore pleinement déployées.
 Quant au discours à tenir, il est en position de faire la synthèse entre les partisans de l'Europe et ceux qui restent attachés à la nation, alors que cette question décisive déchire violemment la droite. Ancien deloriste patenté, Hollande ne peut être accusé d'"euroscepticisme". L'alliance probable du PS avec le mouvement de Jean-Pierre Chevènement devrait toutefois rééquilibrer la liste et lui éviter de verser dans "l'eurobéâtitude". Au risque d'inquiéter les plus européistes, Jospin veille soigneusement à "construire l'Europe sans défaire la France". Bâtir une Union solide sans fuite en avant fédéraliste est une orientation qui convient à une large partie de l'électorat.
 Toute les conditions semblent ainsi réunies pour que la liste Hollande arrive en tête de la compétition de juin 1999. L'éclatement de l'opposition républicaine en trois listes laisse peu de chances à Philippe Séguin de gagner la course. Or un score honorable de Hollande servirait grandement sa carrière politique.
 Rêvant d'un portefeuille ministériel, Hollande n'avait pas prévu de s'asseoir en 1997 dans le fauteuil de premier secrétaire du PS. Mais il a vite compris le bénéfice à en tirer. Sa conduite à la tête du parti ne relève certes pas d'un festival d'initiatives flamboyantes. L'époux de Ségolène Royal est loin d'être encore complètement autonome. Il n'existe qu'en coulisses, dans les petits déjeuners pris avec Jospin, et en pointillé, lorsqu'il glisse des petites phrases pimentées d'humour. Mais ceux des socialistes qui le sous-estiment commettent une grave erreur. La même que celle qui a conduit à prendre longtemps Jospin pour une simple marionnette de Mitterrand sans avenir.

 
Eric DUPIN

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