logo2.gif (765 octets)

Point Com

Abonnez-vous gratuitement à Point Com !

DOSSIER : la traduction dans l'audiovisuel (Juillet 1998)

 

Première page
Dossiers
Archives
Revue de presse

Agenda
Courrier des lecteurs
Liens

Infos sur Point Com
Abonnement

Accueil AAE-ESIT


Quand passion rime avec frustration

Article de Bineta Sadji, membre AAE-ESIT.

Arrivée à la traduction audiovisuelle par hasard, dans le cadre d'un emploi salarié, j'y ai rapidement pris goût. A la fascination du son et des images s'ajoutait le plaisir de voir mon travail " prendre vie " à l'écran, et de sortir enrichie de chaque nouveau film : fictions ou documentaires portant sur des sujets sans cesse nouveaux, tous représentaient de longues heures de recherches et de découvertes passionnantes.

Ma formation à l'ESIT, précieuse pour ce qui est de la fiabilité et de la précision de mon travail, ne m'avait pas préparée à de nombreux aspects de ce métier. Aidée par des collègues dont beaucoup étaient titulaires du DESS de Traduction audiovisuelle de Lille (je tiens encore à les remercier), j'ai dû apprendre de nouvelles techniques sur le tas et me servir de matériel que je ne connaissais pas : procéder au repérage d'un film, le sous-titrer, adapter dialogues ou commentaires en respectant des règles parfois extrêmement variables d'un donneur d'ordre à l'autre. Et toujours avoir le spectateur en tête, faire passer le message dans un temps et à un niveau de langue adéquats : la traduction audiovisuelle est un exercice long et difficile. Elle nécessite de nombreuses relectures, de nombreux remaniements. L'adaptateur d'une œuvre filmée la recrée véritablement et a donc, ce n’est que justice, le statut d'auteur*.

A ce titre, il doit toucher des droits d'auteur, qu'il soit salarié ou à son compte. Il est important de savoir que " la loi réserve la qualité d'auteur de l'œuvre audiovisuelle à des personnes physiques"** et que la maison de production ou l'agence qui l'emploie ou lui fournit du travail ne peut en aucun cas toucher ces droits à sa place. C'est pourtant ce qui arrive fréquemment. Les traducteurs désireux d'obtenir des contrats sont souvent contraints de signer des clauses (illégales) par lesquelles ils renoncent à leurs droits d'auteur.

Auteur, l'adaptateur de films devrait aussi avoir son nom au générique. Mais là encore, il s'agit souvent d'un combat perdu d'avance. De manière générale, l'univers de la traduction audiovisuelle s'apparente trop souvent à une jungle où les règles sont encore plus mal définies qu'en traduction technique ou littéraire. Ces dernières années, la prolifération des chaînes télévisées et l'engouement de nombreux " traducteurs " pour ce type de travail ont fait chuter les tarifs. L'adaptateur n'est souvent qu'un maillon de la chaîne de post-production. Il ne traite donc pas directement avec les chaînes (dans le cas de la télévision), mais avec des maisons de production qui cassent les prix. Fatalement, la qualité s en ressent. Peut-être l'aurez-vous remarqué en regardant certaines émissions ?

Heureusement, le tableau n’est pas toujours aussi sombre. Il existe aussi des donneurs d'ouvrage et des employeurs loyaux. Mais il est important, si l'on souhaite travailler dans ce domaine, de prendre contact avec les sociétés de perception et de répartition des droits d'auteur (la SACD pour les œuvres de fiction, la SCAM pour les œuvres documentaires) et avec des syndicats spécialisés (par exemple, le SNAC, Syndicat national des auteurs et compositeurs, 80 rue Taitbout, 75009 PARIS - tél. : 01 48 74 96 30) pour bien connaître ses droits et les faire respecter.

* Les traducteurs indépendants travaillant dans le domaine de l'audiovisuel relèvent de l'AGESSA.
** " Droits d'auteur et droits voisins dans l'audiovisuel ", F. de RIDDER, éd. DIXIT, Paris 1994, p.17

© Copyright 1998 - Association des Anciens Elèves de l'Ecole Supérieure d'Interprètes et de Traducteurs de l'Université de Paris - Tous droits réservés.

La traduction dans l'audiovisuel

ARTE : la chaîne des langue

Agnès, adaptatrice

Le cinéma pour les aveugles : traduire les images

Quand passion rime avec frustration