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Le Merveilleux et l'Heroic Fantasy

Dans le merveilleux, le monde décrit souffre d'un déséquilibre flagrant entre réalisme et surnaturel : il y a trop d'éléments surnaturels pour que le lecteur puisse identifier le monde décrit comme étant le sien. 
De fait la peur n'existe plus, le style peut dériver vers l'aventure (comme pour Conan de Robert E. Howard, qui bien que situé dans un lointain passé antique, ne contient que des éléments fantastiques ne provoquant finalement pas la peur, et dans lequel le héros s'illustre par ses exploits), ou vers l'Héroic Fantasy (Médiéval Fantastique), comme par exemple dans le cas du très minutieux univers des Terres du Milieu de Tolkien. Ces deux styles rappèlent dans leur construction la saga nordique.

A noter la traduction la plus appropriée d'Heroic Fantasy: Epopée Héroique


 

La littérature métaphorique

Parfois les éléments du fantastique ne sont pas destinés à plonger le lecteur dans un monde exotique mais à provoquer une réflexion souvent bien éloignée du récit : une lecture métaphorique. Par exemple, il est difficile de classer Rip Van Winkle, de Washington Irving, comme une métaphore de l'indépendance américaine, même si certaines analyses font de l'idée de sommeil ayant duré 20 ans un élément symbolisant le passage de la société coloniale à la société américaine. En revanche, le thème de l'homme déplacé dans le temps (que ce soit par une machine à voyager dans le temps, comme chez Wells, par un sortilège, ou simplement en ayant dormi) devint un thème courant de la littérature d'anticipation, jusqu'au ridicule.

C'est un genre qui ne fait pas partie de la littérature fantastique, mais qui s'approche en fait à la fois du conte car les histoires sont destinées à être lues et interprétées symboliquement, et du merveilleux.
Dans ce genre, le monde décrit est un monde dans lequel il existe un déséquilibre flagrant en termes qualitatifs entre éléments réalistes et éléments surnaturels. La peur n'existe pas car les éléments fantastiques sont destinés à une interprétation symbolique.

Borges, par exemple, produisit de nombreux récits métaphoriques ou symboliques, en utilisant notamment les symboles du labyrinthe, du miroir, du cercle ou de la bibliothèque. 

Franz Kafka écrivit des livres surréalistes et fantastiques car le monde décrit est certes hyperréaliste, mais décrit sans repère ni de temps ni d'espace (comme Le Procès et Le Château) qui ouvrent la voie à des interprétations symboliques. 
Quand le but de la réflexion est politique ou idéologique, et que les éléments fantastiques soient minoritaires ou inexistants, on a alors affaire à une utopie.

Comme dans le film de Dory Schary "The Boy with Green Hair" (1948). Ce conte fantastique porte en fait une morale même pas philosophique, simplement liée à l'immédiate après-guerre.

A noter que le thème de l'interprétation idéologique des risques de la science est couvert amplement par la page traitant spécifiquement du Mythe de Frankenstein, et que le sujet de la métamorphose a également un aparté dû à son ampleur.

Un conte fantastique pourvu d'une morale perd en crédibilité car une morale donne un sens aux événements fantastiques, or un conte fantastique n'est pas sensé expliquer les événements décrits, ni de façon matérielle ni de façon spirituelle.