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HEBERT
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NICOLAS HEBERT
( - 1600)
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Du côté paternel, nous ne pouvons malheureusement pas faire remonter l'ascendance de Louis Hébert bien loin ; Nicolas Hébert, son père, apothicaire, épicier, bourgeois de Paris,nous apparaît pour la première fois en 1564 lors du partage des biens de son beau- père, et si par la suite nous le rencontrons souvent, c'est toujours au cours d'actes concernant ses propres affaires ou celles des Pajot. De sa propre famille nous ignorons tout.
Si sa propre famille nous reste mystérieuse, du moins la famille que fonda Hébert nous est- elle mieux connue ; dès 1564, en effet, il était le mari de Jacqueline Pajot. Celle-ci semble avoir été plus âgée que lui, car elle était déjà deux fois veuve: nous ignorons le nom de son premier mari, mais le second était Louis de Cueilly, apothicaire et épicier.
Louis de Cueilly était fils d'apothicaire et son père, Jacques de Cueilly, qui avait épousé le 11 janvier 1516, Robine Memyn, était un des gros commerçants de la place de Paris. L'inventaire dressé après le décès de sa femme, le 24 septembre 1542 1 , nous révèle sa lente et sûre ascension vers la fortune. Fortune reposant sur la terre et les maisons. Ce sont des acquisitions de terrains dans la région de Montjay 2 , berceau de la famille, et au port de Neuilly, banlieue encore lointaine à l'époque, et aussi des achats de maisons à Paris même, dans les meilleurs quartiers: le Chapeau rouge, rue Saint- Martin, et plusieurs immeubles en la rue St-Honoré. Pour se partager ces biens, il y avait trois enfants: Jen, qui meurt très jeune, docteur régent en la Faculté de Médecine ; Marguerite, qui épouse François Lobry, drapier, et qui hérite de la maison de la rue Saint-Martin, et enfin Louis, le mari de Jacqueline Pajot, qui succède à son père dans sa profession et dans la possession des maisons de la rue Saint-Honoré.
Et si nous parlons de celle-ci, c'est que Nicolas Hébert en eut partiellement la gestion du vivant de sa femme. Louis de Cueilly avait laissé trois enfants: Jacques, Joseph et Anne ; et s'ils eurent la moitié par indivis de ces maisons, après le décès de leur père, la veuve de celui-ci, leur belle-mère, vraisemblablement, eut la jouissance de l'autre moitié.
Le fief des Cueilly se trouvait dans la faible portion de la rue Saint-Honoré comprise entre l'ancienne porte 3 et la rue des Roulies, que continuait la rue de Nesle ou l'Orléans 4 . Ils avaient là six maisons: sur le côté nord de la rue Saint-Honoré, dans la censive de l'Evêché, la maison de la Hure, acquise en deux fois le 7 mars 1523 et, le 13 novembre 1527, un corps d'hôpital dépendant de la maison suivante qui portait l'enseigne de la Tuile, et la maison de l'Ange séparée de la précédente par celle du Porc- Epic. De l'autre côté de la rue de Nesle étaient la maison de l'Image Notre-Dame vendu le 24 mars 1534 à Jacques de Cueilly par Jean Teste, maître en la Chambre des Comptes, moyennant 950 livres tournois, et sa voisine, le Point du Jour. Ce même Jean Teste avait aussi vendu, le 21 mars 1539 pour la somme de 2,198 livres la maison, sise à l'angle sud-est du carrefour formé par la rue Saint-Honoré et les rues des Poulies et de Nesle, où pendait pour enseigne l'Aigle royal et que les Cueilly habitèrent dès lors.
Mais Hébert lui-même n'était pas dépourvu de biens. Il y eu un moment où il posséda trois maisons fort proches des précédentes. C'étaient sur la côte sud de la rue Saint-Honoré, c'est- à-dire dans les censives de Saint-Germain-l'Auxerrois, trois maisons contiguës: les Trois Piliers qui touchait à l'Aigle royal ; le Coeur royal et, entre les deux, le Mortier d'or, qu'habitait Hébert.
Ces maisons, il ne les possédait pas par héritage ; il les avait achetées conjointement avec Jacqueline Pajot dans les premières années de son mariage.
La maison du Mortier d'or fut certainement la maison natale de Louis Hébert. Le premier titre-nouvel qu'en passa Nicolas Hébert date du 5 février 1571 ; il avait dû l'acheter quelques années auparavant de Jacques Leclerc, dit Cottier, seigneur d'Aulnay-la-Rivière, et de Jehanne Briçonnet, sa femme. La maison était ancienne ; en 1415, elle existait déjà, habitée par la famille Teste, propriétaire d'une partie du quartier.
C'est dans cette maison que Nicolas Hébert et Jacqueline Pajot virent naître ou grandir leurs quatre enfants: Charlotte, Jacques, Louis et Marie. Si aucun document ne nous donne de façon précise leurs dates de naissance, du moins peut-on les déduire assez facilement de certains événements qui leur sont arrivés par la suite. Du fait que Charlotte se marie à la fin de 1583 5 , il semble qu'elle soit née vers 1564 ou 1565. C'est aux environs de 1568 qu'à dû naître le second, Jacques, car il devait déjà être entré au couvent des Minimes de Chaillot lorsque son père leur emprunta une assez forte somme le 11 janvier 1589. Quant aux deux plus jeunes, ce sont des actes de 1601 et 1602 qui donnent leur âge de façon encore plus certaine: un acte du 10 juillet 1602 6 nous indique que Louis Hébert était alors âgée de 26 ans tandis qu'un acte du 26 février 1602 révèle que Marie a 25 ans, ce qui implique qu'ils sont nées respectivement en 1575 et 1577. Ils étaient donc encore bien jeune lorsque mourut leur mère à la fin de 1579 ou au début de 1580 7 .
L'inventaire après décès pas plus que le partage de sa succession ne nous est parvenu ; le partage dut se faire sans aucune difficulté puisque tous les enfants étaient mineurs: Nicolas Hébert continua d'administrer avec la sienne la moitié qui leur revenait dans le Mortier d'Or et de s'occuper de la location et des réparations de la maison de Saint-Mandé, qui leur appartenait entièrement puisqu'elle leur venait de leurs grands-parents Pajot.
Hébert dut trouver lourde la charge familiale qui lui incombait en plus de ses occupations professionnelles et, quelques années plus tard, nous le retrouvons marié à Marie Auvry. Celle- ci veuve de Jean Maheut, marchand et bourgeois de Paris, était pourvue de 5 enfants ; ses trois filles: Andrée, Regneaude et Marie. Deux garçons: Nicolas et Pierre. Notons en effet que Nicolas Maheut épousa, le 27 octobre 1583, Charlotte Hébert. Le benjamin des Maheut, semble avoir été pour Louis un fidèle compagnon de travail, puisqu'il deviendra lui aussi apothicaire-épicier 8 .
Mais avec l'année 1589 commence pour Hébert une pénible affaire qui traîna sept ans et l'épuisera complètement. La vie parisienne est de plus en plus difficile: les guerre, le siège de Paris, les désordres intérieurs avaient de terribles répercutions économiques. Il y avait de quoi ruiner plus d'un honnête commerçant et notre Nicolas fut du nombre 9 .
Après des années d'épreuve que devient Nicolas Hébert? Sa seconde femme Marie Auvry était décédée ; depuis qu'il avait fallu quitter et louer le Mortier d'or ses deux plus jeunes enfants avaient demandé asile à leur soeur Charlotte. Hébert ne chercha pas à retrouver les habitudes et le souvenir du passé. Il traversa la Seine et vint s'installer dans le quartier neuf de Saint-Germain-des-Prés 10 . Auprès de lui, une nouvelle figure apparaît: celle de sa troisième femme, Renée Savoreau 11 , dont nous ne savons rien sinon qu'elle semble avoir trop d'intérêts dans le pays chartrain pour n'être pas de cette région.
Les derniers actes passées par Hébert concernant en effet des biens que Renée avait acquis ou hérités de son oncle Pierre Savoreau: un jeu de paume, rue de l'Autriche, à Chartres et des terres sises à Saint-Denis de Champfer. Il semblerait même que Nicolas se fût rendu à Chartres pour y passer une transaction au nom de sa femme le 8 octobre 1599. En tout cas le bail du 8 janvier 1600 nous révèle un Nicolas Hébert vieilli et fatigué dont la signature incomplète et tremblée fait peine à voir. Ce sera d'ailleurs sa dernière manifestation. Il disparaîtra dans le courant de l'année, sans testament ni inventaire puisqu'il avait déjà tout donné 12 .
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Nicolas Hébert - Jacqueline Pajot
(Mariage, Paris)
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Nicolas Hébert, apothicaire à la cour de la Reine Catherine de Médicis, épicier et bourgeois de Paris.
Jacqueline Pajot 13, fille de Simon 14 et de Jeanne Guerineau 15 .
Les enfants: |
Charlotte | épouse avant 1596, Nicolas Maheut md mégissier, bourgeois de Paris ;
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Jacques | religieux aux Minimes en 1601 ;
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Loys | né à Paris vers 1575. Apothicaire et premier colon en terre canadienne. Epouse avant 1602, Marye Rollet. Trois enfants: Guillaume (Hélène Desportes, Notre-Dame de Québec 1634), Marie-Guillemette (Guillaume Couillard, Notre-Dame de Québec 1621) et Anne (Etienne Jonquest, Notre-Dame de Québec 161118). Décédé à Québec le 25 janvier 1627 ;
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Marye | épouse en 1602, Thomas de La Ruelle, libraire
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| Notes:-
1- Arch. nat., Min. centr., LIV, 56.
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2- Montjay, Seine-et-Marne, arr. de Meaux, cant. de Claye.
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. 1a- Celle de l'enceinte de Philippe Auguste, à la hauteur de l'église de l'Oratoire
2a- C'est sur l'emplacement de ces deux rues que fut tracée l'actuelle rue du Louvre, lors de l'aménagement de Paris sous Napoléon III.
3- 4- 5-Arch. nat., Y 854, sentence du Châtelet du 4 septembre 1599, dans laquelle est mentionnée la date du contrat de mariage. -
Arch. nat., Min. centr., XXIV, 174.
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6- Arch. nat., Min. centr., LXVI, 7.
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7- L'inventaire de la femme de Jean de Peiras mentionne le 27 juin 1579 une constitution faite par Hébert et Jacqueline Pajot et le 15 juillet 1580 le titre-nouvel de cette constitution passé par Hébert agissant comme tuteur de ses enfants, Id., I, 53, 1600, 23 novembre.
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8-
Il a été reçu Me épicier le 8 mars 1603 et Me apothicaire le 7 décembre 1605 (Notes de M. Bouvet).
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9- La ville de Paris était "sans commerce pour les marchands, sans travail pour les ouvriers, sans revenus de leurs loyers pour les propriétaires".
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10- Un auteur anglais vante les charmes de St-Germain-des-Prés à cette époque troublée; "Les faubourgs entourant la Cité: Il sont ruinés et entièrement désolés, excepté ceux de Saint-Germain, qui sont très bien bâtis et presque aussi grands que la belle ville de Cambridge."
11- Min. Central, VI, 139.
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12- Un acte notarié du 3 février 1601, (Min. Central, VI, 141.) nous apprend que Nicolas Hébert était mort à cette époque.
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13- Décédée vers 1580.
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14- Maître chandelier de suif, bourgeois de Paris. Décédé en 1563.
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15- Décédée en 1572.
Du côté paternel, nous ne pouvons malheureusement pas faire remonter l'ascendance de Louis Hébert bien loin ; Nicolas Hébert, son père, apothicaire, épicier, bourgeois de Paris,nous apparaît pour la première fois en 1564 lors du partage des biens de son beau- père, et si par la suite nous le rencontrons souvent, c'est toujours au cours d'actes concernant ses propres affaires ou celles des Pajot. De sa propre famille nous ignorons tout.
Si sa propre famille nous reste mystérieuse, du moins la famille que fonda Hébert nous est- elle mieux connue ; dès 1564, en effet, il était le mari de Jacqueline Pajot. Celle-ci semble avoir été plus âgée que lui, car elle était déjà deux fois veuve: nous ignorons le nom de son premier mari, mais le second était Louis de Cueilly, apothicaire et épicier.
Louis de Cueilly était fils d'apothicaire et son père, Jacques de Cueilly, qui avait épousé le 11 janvier 1516, Robine Memyn, était un des gros commerçants de la place de Paris. L'inventaire dressé après le décès de sa femme, le 24 septembre 1542 1 , nous révèle sa lente et sûre ascension vers la fortune. Fortune reposant sur la terre et les maisons. Ce sont des acquisitions de terrains dans la région de Montjay 2 , berceau de la famille, et au port de Neuilly, banlieue encore lointaine à l'époque, et aussi des achats de maisons à Paris même, dans les meilleurs quartiers: le Chapeau rouge, rue Saint- Martin, et plusieurs immeubles en la rue St-Honoré. Pour se partager ces biens, il y avait trois enfants: Jen, qui meurt très jeune, docteur régent en la Faculté de Médecine ; Marguerite, qui épouse François Lobry, drapier, et qui hérite de la maison de la rue Saint-Martin, et enfin Louis, le mari de Jacqueline Pajot, qui succède à son père dans sa profession et dans la possession des maisons de la rue Saint-Honoré.
Et si nous parlons de celle-ci, c'est que Nicolas Hébert en eut partiellement la gestion du vivant de sa femme. Louis de Cueilly avait laissé trois enfants: Jacques, Joseph et Anne ; et s'ils eurent la moitié par indivis de ces maisons, après le décès de leur père, la veuve de celui-ci, leur belle-mère, vraisemblablement, eut la jouissance de l'autre moitié.
Le fief des Cueilly se trouvait dans la faible portion de la rue Saint-Honoré comprise entre l'ancienne porte 3 et la rue des Roulies, que continuait la rue de Nesle ou l'Orléans 4 . Ils avaient là six maisons: sur le côté nord de la rue Saint-Honoré, dans la censive de l'Evêché, la maison de la Hure, acquise en deux fois le 7 mars 1523 et, le 13 novembre 1527, un corps d'hôpital dépendant de la maison suivante qui portait l'enseigne de la Tuile, et la maison de l'Ange séparée de la précédente par celle du Porc- Epic. De l'autre côté de la rue de Nesle étaient la maison de l'Image Notre-Dame vendu le 24 mars 1534 à Jacques de Cueilly par Jean Teste, maître en la Chambre des Comptes, moyennant 950 livres tournois, et sa voisine, le Point du Jour. Ce même Jean Teste avait aussi vendu, le 21 mars 1539 pour la somme de 2,198 livres la maison, sise à l'angle sud-est du carrefour formé par la rue Saint-Honoré et les rues des Poulies et de Nesle, où pendait pour enseigne l'Aigle royal et que les Cueilly habitèrent dès lors.
Mais Hébert lui-même n'était pas dépourvu de biens. Il y eu un moment où il posséda trois maisons fort proches des précédentes. C'étaient sur la côte sud de la rue Saint-Honoré, c'est- à-dire dans les censives de Saint-Germain-l'Auxerrois, trois maisons contiguës: les Trois Piliers qui touchait à l'Aigle royal ; le Coeur royal et, entre les deux, le Mortier d'or, qu'habitait Hébert.
Ces maisons, il ne les possédait pas par héritage ; il les avait achetées conjointement avec Jacqueline Pajot dans les premières années de son mariage.
La maison du Mortier d'or fut certainement la maison natale de Louis Hébert. Le premier titre-nouvel qu'en passa Nicolas Hébert date du 5 février 1571 ; il avait dû l'acheter quelques années auparavant de Jacques Leclerc, dit Cottier, seigneur d'Aulnay-la-Rivière, et de Jehanne Briçonnet, sa femme. La maison était ancienne ; en 1415, elle existait déjà, habitée par la famille Teste, propriétaire d'une partie du quartier.
C'est dans cette maison que Nicolas Hébert et Jacqueline Pajot virent naître ou grandir leurs quatre enfants: Charlotte, Jacques, Louis et Marie. Si aucun document ne nous donne de façon précise leurs dates de naissance, du moins peut-on les déduire assez facilement de certains événements qui leur sont arrivés par la suite. Du fait que Charlotte se marie à la fin de 1583 5 , il semble qu'elle soit née vers 1564 ou 1565. C'est aux environs de 1568 qu'à dû naître le second, Jacques, car il devait déjà être entré au couvent des Minimes de Chaillot lorsque son père leur emprunta une assez forte somme le 11 janvier 1589. Quant aux deux plus jeunes, ce sont des actes de 1601 et 1602 qui donnent leur âge de façon encore plus certaine: un acte du 10 juillet 1602 6 nous indique que Louis Hébert était alors âgée de 26 ans tandis qu'un acte du 26 février 1602 révèle que Marie a 25 ans, ce qui implique qu'ils sont nées respectivement en 1575 et 1577. Ils étaient donc encore bien jeune lorsque mourut leur mère à la fin de 1579 ou au début de 1580 7 .
L'inventaire après décès pas plus que le partage de sa succession ne nous est parvenu ; le partage dut se faire sans aucune difficulté puisque tous les enfants étaient mineurs: Nicolas Hébert continua d'administrer avec la sienne la moitié qui leur revenait dans le Mortier d'Or et de s'occuper de la location et des réparations de la maison de Saint-Mandé, qui leur appartenait entièrement puisqu'elle leur venait de leurs grands-parents Pajot.
Hébert dut trouver lourde la charge familiale qui lui incombait en plus de ses occupations professionnelles et, quelques années plus tard, nous le retrouvons marié à Marie Auvry. Celle- ci veuve de Jean Maheut, marchand et bourgeois de Paris, était pourvue de 5 enfants ; ses trois filles: Andrée, Regneaude et Marie. Deux garçons: Nicolas et Pierre. Notons en effet que Nicolas Maheut épousa, le 27 octobre 1583, Charlotte Hébert. Le benjamin des Maheut, semble avoir été pour Louis un fidèle compagnon de travail, puisqu'il deviendra lui aussi apothicaire-épicier 8 .
Mais avec l'année 1589 commence pour Hébert une pénible affaire qui traîna sept ans et l'épuisera complètement. La vie parisienne est de plus en plus difficile: les guerre, le siège de Paris, les désordres intérieurs avaient de terribles répercutions économiques. Il y avait de quoi ruiner plus d'un honnête commerçant et notre Nicolas fut du nombre 9 .
Après des années d'épreuve que devient Nicolas Hébert? Sa seconde femme Marie Auvry était décédée ; depuis qu'il avait fallu quitter et louer le Mortier d'or ses deux plus jeunes enfants avaient demandé asile à leur soeur Charlotte. Hébert ne chercha pas à retrouver les habitudes et le souvenir du passé. Il traversa la Seine et vint s'installer dans le quartier neuf de Saint-Germain-des-Prés 10 . Auprès de lui, une nouvelle figure apparaît: celle de sa troisième femme, Renée Savoreau 11 , dont nous ne savons rien sinon qu'elle semble avoir trop d'intérêts dans le pays chartrain pour n'être pas de cette région.
Les derniers actes passées par Hébert concernant en effet des biens que Renée avait acquis ou hérités de son oncle Pierre Savoreau: un jeu de paume, rue de l'Autriche, à Chartres et des terres sises à Saint-Denis de Champfer. Il semblerait même que Nicolas se fût rendu à Chartres pour y passer une transaction au nom de sa femme le 8 octobre 1599. En tout cas le bail du 8 janvier 1600 nous révèle un Nicolas Hébert vieilli et fatigué dont la signature incomplète et tremblée fait peine à voir. Ce sera d'ailleurs sa dernière manifestation. Il disparaîtra dans le courant de l'année, sans testament ni inventaire puisqu'il avait déjà tout donné 12 .
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Nicolas Hébert - Jacqueline Pajot
(Mariage, Paris)
Nicolas Hébert, apothicaire à la cour de la Reine Catherine de Médicis, épicier et bourgeois de Paris.
Jacqueline Pajot 13, fille de Simon 14 et de Jeanne Guerineau 15 .
Les enfants: |
Charlotte | épouse avant 1596, Nicolas Maheut md mégissier, bourgeois de Paris ;
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Jacques | religieux aux Minimes en 1601 ;
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Loys | né à Paris vers 1575. Apothicaire et premier colon en terre canadienne. Epouse avant 1602, Marye Rollet. Trois enfants: Guillaume (Hélène Desportes, Notre-Dame de Québec 1634), Marie-Guillemette (Guillaume Couillard, Notre-Dame de Québec 1621) et Anne (Etienne Jonquest, Notre-Dame de Québec 161118). Décédé à Québec le 25 janvier 1627 ;
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Marye | épouse en 1602, Thomas de La Ruelle, libraire
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Notes:-
1- Arch. nat., Min. centr., LIV, 56.
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2- Montjay, Seine-et-Marne, arr. de Meaux, cant. de Claye.
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. 1a- Celle de l'enceinte de Philippe Auguste, à la hauteur de l'église de l'Oratoire
2a- C'est sur l'emplacement de ces deux rues que fut tracée l'actuelle rue du Louvre, lors de l'aménagement de Paris sous Napoléon III.
3- 4- 5-Arch. nat., Y 854, sentence du Châtelet du 4 septembre 1599, dans laquelle est mentionnée la date du contrat de mariage. -
Arch. nat., Min. centr., XXIV, 174.
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6- Arch. nat., Min. centr., LXVI, 7.
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7- L'inventaire de la femme de Jean de Peiras mentionne le 27 juin 1579 une constitution faite par Hébert et Jacqueline Pajot et le 15 juillet 1580 le titre-nouvel de cette constitution passé par Hébert agissant comme tuteur de ses enfants, Id., I, 53, 1600, 23 novembre.
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8-
Il a été reçu Me épicier le 8 mars 1603 et Me apothicaire le 7 décembre 1605 (Notes de M. Bouvet).
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9- La ville de Paris était "sans commerce pour les marchands, sans travail pour les ouvriers, sans revenus de leurs loyers pour les propriétaires".
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10- Un auteur anglais vante les charmes de St-Germain-des-Prés à cette époque troublée; "Les faubourgs entourant la Cité: Il sont ruinés et entièrement désolés, excepté ceux de Saint-Germain, qui sont très bien bâtis et presque aussi grands que la belle ville de Cambridge."
11- Min. Central, VI, 139.
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12- Un acte notarié du 3 février 1601, (Min. Central, VI, 141.) nous apprend que Nicolas Hébert était mort à cette époque.
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13- Décédée vers 1580.
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14- Maître chandelier de suif, bourgeois de Paris. Décédé en 1563.
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15- Décédée en 1572.
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