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>> Deux types de localisation
On ne parlera ici que de la tuberculose pulmonaire.
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>> Infection ne signifie pas maladie La pénétration du bacille dans l'organisme ne conduit à la maladie que dans 10 % des cas en moyenne. Dans 90 % des cas, la multiplication des bacilles s'arrête rapidement. Ceci se traduit par le développement de l'hypersensibilité tuberculinique et de l'immunité de surinfection. Le sujet n'est pas malade, il est simplement infecté. La maladie tuberculeuse est habituellement provoquée par la multiplication des bacilles de la primo-infection soit immédiatement soit après un temps de latence, les bacilles ayant survécu dans les lésions primaires (réinfection endogène). Plus rarement, elle l'est par de nouveaux bacilles inhalés d'une nouvelle source de contamination (réinfection exogène).
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>> Physiopathologie de la tuberculose pulmonaire Lors de la primo-infection, les plus petites particules pénètrent au niveau alvéolaire. Les bacilles tuberculeux vont se multiplier dans les macrophages (qui ne peuvent s'y opposer en l'absence de contact préalable) et déterminer la formation d'un chancre d'inoculation au niveau des lobes. La maladie résulte de la multiplication du bacille et de ses intéractions avec l'hôte infecté (immunité à médiation cellulaire, activation des lymphocytes T et des macrophages). Mycobacterium tuberculosis ne produit pas de toxine. La dissémination se fait d'abord par voie lymphatique et ganglionnaire, puis sanguine avec localisations secondaires, dont la plus importante au niveau pulmonaire se situe aux apex. Parallèlement, en 1 à 2 mois se développe l'immunité de type cellulaire participant à la lésion granulomateuse folliculaire caractéristique de tuberculose: nécrose caséeuse centrale, cellules géantes et épithélioïdes intermédiaires, couronne de lymphocytes en périphérie. Cette immunité s'oppose à une réinfection et à la dissémination de l'infection en cours. En aucun cas cependant, elle n'est définitive ni même absolue.
FT : Follicules tuberculeux contenant de la nécrose caséeuse (NC) ; SC : Sclérose collagénique ; Alv : Alvéole pulmonaire ; L : Infiltrat lymphocytaire ; B : Bronche L'aspect anatomopathologique est parfois si caractéristique qu'il permet pratiquement le diagnostic.
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>> Les signes de la tuberculose pulmonaire Les signes cliniques : Les signes spécifiques de la tuberculose pulmonaire sont la toux prolongée pendant plus de 15 jours, les hémoptysies et les douleurs thoraciques. Il sont habituellement associés à un ensemble de signes généraux non spécifiques (asthénie, amaigrissement, anorexie et fièvre vespérale). Il faut alors effectuer en priorité trois examens essentiels : la radiographie thoracique, la recherche de BK dans les expectorations (en étudiant les crachats du patient le matin, à jeun, pendant trois jours de suite) et un test tuberculinique par Intra Dermo Réaction (IDR) à la tuberculine (test de Mantoux). Les signes radiologiques : Les anomalies radiologiques sont de morphologie et d'étendue très variables, souvent sans relation avec l'intensité des signes cliniques. Il s'agit habituellement d'opacités infiltratives et nodulaires, parfois excavées, réalisant alors l'aspect classique de la caverne tuberculeuse (remplie d'air et siège de nombreux BK). Ces lésions prédominent dans les régions apicales et postérieures. A côté de cette forme ulcéro-caséeuse, d'autres aspects radiologiques peuvent être observés qui évoquent le diagnostic de tuberculose : chez un sujet jeune, une adénopathie hilaire, parfois associée à un trouble de ventilation dans le territoire adjacent et s'inscrivant dans un contexte de primo-infection symptomatique ; un épanchement pleural, liquidien ou gazeux, ou un syndrome interstitiel fait de la dissémination de micronodules répartis régulièrement dans les 2 champs pulmonaires réalisant l'aspect de la miliaire tuberculeuse.
opacités miliaires (opacités micronodulaires diffuses) et opacités excavées (cavernes tuberculeuses), signes radiologiques de la tuberculose pulmonaire
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>> Diagnostic de tuberculose-maladie Cas confirmé : diagnostic bactériologique par mise en évidence de BK dans les expectorations, avec co-existence des signes cliniques et radiologiques. Le diagnostic bactériologique comprend plusieurs étapes : prélèvement du produit pathologique, examen microscopique, culture, identification et antibiogramme. Cas probable : signes cliniques et/ou radiologiques compatibles avec une tuberculose. seul le diagnostic bactériologique pourra permettre de prononcer le diagnostic de maladie tuberculeuse.
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>> Facteurs de risque Les facteurs de risque de la maladie sont bien identifiés : alcoolisme, dénutrition, déficit immunitaire lié à une maladie (infection à VIH, cancers) ou à un traitement (chimiothérapie). La maladie survient tout particulièrement dans les milieux sociaux défavorisés (sans-logis, toxicomanes, détenus).
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>> La tuberculose est-elle un risque professionnel ? En milieu de travail, les employés des établissements de soins et des hôpitaux peuvent contracter la tuberculose de personnes dont la maladie n'a pas encore été diagnostiquée. Les mesures de sécurité professionnelle devraient comprendre des programmes de dépistage visant à identifier les personnes qui ont été exposées aux germes de la tuberculose. En présence d'une personne contagieuse, il faut appliquer toutes les précautions d'isolement. Cette personne doit être le seul occupant de la chambre. Les employés qui entrent dans la chambre doivent porter un masque. La chambre d'isolement doit être en pression négative et être dotée d'un système de ventilation adéquat de façon que la concentration de contaminants en suspension dans la pièce soit réduite. L'air de la chambre d'isolement doit être évacué directement à l'extérieur de l'immeuble.
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>> Remarques
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