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DOSSIER : La localisation (Février 1999)
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Témoignage Entretien avec Dorothée Rozenberg, ancienne de l'ESIT et salariée de Parametric Technology Corporation, cinquième éditeur de logiciels au monde... Quel a été ton parcours professionnel depuis ta sortie de l'ESIT ? Pendant ma deuxième année à l'ESIT, j'ai trouvé un boulot à mi-temps chez un agent littéraire américain à Paris, Michelle Lapautre, qui représentait des éditeurs américains et anglais auprès des éditeurs français et vendait les droits de traduction de leurs ouvrages. A cette époque, j'essayais de retourner aux Etats-Unis et d'y trouver du travail, et j'ai pensé que ce serait un bon tremplin. J'ai commencé à travailler à plein temps pour Michelle après l'ESIT, et, avec son aide, j'ai trouvé un poste dagent littéraire au Bureau du Livre Français à New York, où j'ai vendu pendant plus d'un an les droits de traduction en anglais d'ouvrages publiés par des éditeurs français. Jai ensuite déménagé à Boston où j'ai travaillé pendant deux ans et demi pour un éditeur américain. Jy suis devenue responsable des coéditions. Mon travail consistait à vendre les droits de traduction de livres d'art dans le monde et d'assurer le suivi de la production de la vente des droits au livre imprimé. C'est à la suite d'une restructuration que je me suis de nouveau tournée vers la traduction. Jai travaillé en indépendante jusquà ce que je trouve mon poste actuel chez PTC. Peux-tu décrire le service de localisation de PTC ? Le service de traduction de PTC a explosé depuis que j'ai commencé en mai 1994. Nous étions au départ 5 traducteurs (2 Japonaises, un Allemand, un Italien et moi) et nous sommes actuellement une vingtaine plus les responsables et nous recrutons activement ! Nos langues de travail comprennent le japonais, l'allemand, le français, l'italien, l'espagnol, le coréen et le chinois. Notre produit phare est Pro/ENGINEER, un logiciel de CFAO. Nous avons également d'autres produits de type CFAO et des logiciels de gestion de bases de données. Notre département a subi plusieurs réorganisations au fur et à mesure de son expansion, et actuellement, nous sommes organisés par groupes de langues (européennes et asiatiques) et par groupes de produits (CFAO et bases de données). Au sein de ces grands groupes, nous avons des chefs de projet par produit. En quoi consiste ton travail ? Notre travail est très varié. Nous traduisons le logiciel (sous UNIX essentiellement), que nous testons et révisons au fur et à mesure, et la documentation (avec FrameMaker ou Word). Nous faisons le maximum sur site, mais sommes maintenant obligés, vu le volume, de sous-traiter une partie de plus en plus importante de nos traductions, ce qui donne lieu à un travail de relecture important. Nous exécutons les divers logiciels pour prendre les captures d'écran et vérifier nos traductions. Nous sommes également responsables de la mise en page. La recherche terminologique se fait sur le tas, à l'aide d'ingénieurs spécialisés en France que nous avons identifiés au fil du temps. Vu la complexité du logiciel, il est impossible de trouver une source unique pour la relecture. Nous devons être des généralistes capables de tout traduire, bien que les domaines d'applications soient très pointus et variés (tôlerie, câblage, fonderie, etc.). Nous avons établi une bibliothèque d'ouvrages et de magazines spécialisés pour nous aider, mais n'avons, jusqu'à présent, pas de base de données terminologique. Quelles sont les principales difficultés que tu rencontres dans ton travail ? Une des difficultés que nous rencontrons (mis à part des délais parfois très courts, un volume énorme de travail et la complexité du logiciel) est que les ingénieurs ne sont, pour la plupart, pas anglophones et que la qualité de leur anglais laisse à désirer. Il n'est pas toujours aisé d'identifier l'auteur d'une chaîne de texte, qui, hors contexte, est peu claire. Les ingénieurs ne sont pas toujours sensibles aux besoins des traducteurs, ce qui se traduit par des chaînes de texte comprenant plusieurs variables telles que des adjectifs (ce qui pour le français pose problème si l'on ne sait pas le genre et le nombre), des chaînes où l'ordre des mots n'est pas compatible avec le français, des chaînes sur plusieurs lignes correspondant à un seul segment de phrase, une seule chaîne pour un terme nécessitant plusieurs traductions, etc. Ces problèmes sont communs à tous les traducteurs de logiciel, et nous essayons d'éduquer les ingénieurs à ce sujet. Qu'est-ce qui t'intéresse le plus dans ton travail ? La partie la plus agréable du travail, à mon avis, est la possibilité de suivre un projet du début à la fin, et d'aborder de nouveaux domaines que l'on peut étudier et maîtriser. Je préfère pour ma part travailler sur la documentation imprimée, car il s'agit d'un produit fini, alors que le logiciel est un produit mouvant jamais finalisé. © Copyright 1998 - Association des Anciens Elèves de l'Ecole Supérieure d'Interprètes et de Traducteurs de l'Université de Paris - Tous droits réservés.
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