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LIKE A HURRICANEInterview recueillie par Jas Obrecht, extrait de Guitare&Claviers Avril 1992
Question : Etant donné la furie de vos concerts, vous devez maltraiter vos guitares?
 
NEIL : Non, je n'ai jamais cassé de guitares à cause de mon jeu. En fait, je suis très doux avec elles. Je ne pense pas devoir briser une guitare pour obtenir un son violent.
 
Quest. : Avez-vous une guitare favorite, avec laquelle vous composer particulièrement ?
 
NEIL : Pas vraiment. En général, je compose avec des guitares très cheap et qui ne sont pas très bonnes. Par exemple, je possède une Epiphone japonaise que j'ai achetée en New-Zélande. Le son n'est pas bon, mais il est unique.J'aime toujours m'acheter des guitares d'occasion, parce que je sais que je vois au moins composer une ou deux chansons avec. Parce que chaque guitare vient à vous avec son histoire et le feeling de tous les gens qui l'on utilisée auparavant. Ca vous pousse à jouer certains accords que vous ne joueriez pas normalement, ça vous propulse donc dans un truc nouveau. Si vous avez de la chance, vous en tirez une chanson.
 
Quest. : Vous parlez d'une Epiphone acoustique, avec une rosace ?
 
NEIL : Oui, c'est l'un des moins chères. En ce moment, elle doit probablement traîner par terre dans ma chambre à coucher. La guitare a l'air solide mais l'action est pourrie et le manche n'est pas en très bon état. Et elle se désaccorde sans arrêt. Mais, je l'aime bien. La plupart des chansons de "American Dream" ont été composées avec cette guitare. Et je crois que j'ai également écrit Fuckin'Up là -dessus. Mais j'ai également de très bonnes guitares, excellentes pour l'enregistrement ou la composition. Je possède de nombreuses Martin, des Gretsch -particulièrement des White Falcon", des vieilles Explorer, des Flying V. Larry Cragg en a plus que moi. Vous devriez lui parler de mes guitares et de mes amplis. Mes amplis sont un monde à part.
 
Quest : Utilisez-vous un ampli en particulier ?
 
NEIL : Et bien en fait, mon ampli est une sorte d'assemblage. Il possède différents éléments et différents contrôles. Il y a sur cet ampli un truc que n'a personne d'autre. C'est unique, totalement original , et j'en suis pleinement satisfait. Ca s'appelle le Whizzer et c'est sur le haut de mon Fender Deluxe, modèle "Tweed, qui est le cerveau de mon son . Les potentiomètres de mon ampli sont motorisés et reliés au Whizzer. Je sélectionne des réglages sur les contrôles digitaux du Whizzer qui actionnent le moteur, le moteur tournant les vrais potards, puis je bloque la position. Cette sélection correspond ensuite à un bouton qui, une fois qu'il sera enclenché, tournera tous les boutons de l'ampli pour obtenir le réglage voulu. J'en ai quatre, comme ça il n'y a pas d'interruption dans le son. Tout mon système est assez compliqué. J'ai un rack d'effets -en fait ça n'est pas un rack mais une boîte remplie d'effets. Ils sont tous très vieux : échoplex, delay analogique, Mutron octave divider, un flanger de chez boss qui doit dater de 69. Je les enclenche à travers des switches de métal, qualité NASA. J'ai quelques relais pour les enclencher à distance. Cette boite est grosse comme une table, et je peux sauter dessus. Je ne peux pas utiliser ces petites pédales Boss, à chaque fois, c'est la même chose : "Oh, je suis vraiment désolé", et la pédale est éclatée en mille morceaux..."
 
Question : Auriez-vous pu enregistrer "Weld" avec du matériel sixties ?
 
NEIL : Non, pas sans le Whizzer, parce que c'est la seule façon de pouvoir changer de son immédiatement. Le volume du Deluxe va jusqu'à 12. Si vous passez de 12 à 10 et demi, soudainement, l'attaque est complètement différente. A 12, l'ampli sature complètement et délivre le son après l'attaque. mais à 10 et demi, ça conserve l'attaque. J'ai donc un bouton rien que pour ce changement de position. Sur un Deluxe, il y a un bouton de tonalité et deux pour le volume. Le volume du canal que vous n'utilisez pas affecte le volume du canal que vous utilisez, même quand vous n'êtes pas branché, à cause de l'étage d'amplification. Avoir la possibilité de contrôler le canal que je n'utilise pas ou de modifier les aigus ici ou là, voilà le genre de choses que je n'aurais pas pu faire sans le Whizzer. Cette technologie n'affecte pas le son, mais le contrôle du son.
 
Question : Quelle est la source de votre feedback ? le gain de l'ampli, une pédale ?
 
NEIL : Le volume. Il n'y a pas de gain sur l'ampli. Et nous n'utilisons pas de pédale de distorsions. Juste le Fender Deluxe.
 
Question : Vous utilisez cet ampli sur scène ?
 
NEIL : Bien sûr ! Je ne pourrais pas jouer sans lui. Il est irremplaçable. J'ai dix autres Deluxe, mais aucun ne sonne comme celui-là. Tous les vieux Fender sont différents, à cause des différents alliages de métal, ainsi que les câblages utilisés. Les puissances ne sont jamais exactement les mêmes. A cette époque, on perdait tout, vous savez... Les montages étaient tjrs plus ou moins différents. J'ai acheté le mien pour cinquante dollars à Saul Bettlan's Music à LA en 1967. Je l'ai rapporté à la maison et j'ai branché ma Gretsch. Immédiatement, la pièce entière s'est mise à vibrer. La guitare vibrait également. "Nom de Dieu", je me suis écrié, et j'ai dû baisser le volume de la moitié avant de pouvoir stopper le feedback.
Mais j'utilise également d'autres trucs pour générer le feedback, comme par exemple utiliser un Octave Divider avec un Delay analogique, le delay étant placé avant l'octave divider. Pour ce genre de combinaisons, il est extrêmement important de connaître l'ordre des branchements. Qu'est-ce-qui agit d'abord, avant d'être modifié par autre chose. J'ai six effets, et je peux les utiliser directement, sans passer par les autres, même lorsqu'ils ne sont pas activés, ou encore accroître la puissance d'un seul et baisser un autre sans passer par celui qui est à côté. Ou bien encore, je peux utiliser les six en même temps ou n'importe quelle combinaison. Je les ai placé dans un ordre précis, de façon à ce que chacun agisse sur l'autre d'une certaine façon. C'est comme ça que j'obtiens mon son.
 
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