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Interview dans les Inrockuptibles N°33 de Janv/Fev 92

Par Nick Kent (trad. de Laurence Romance)

Nous sommes censés parler de Arc Weld, à ce jour votre album le plus extrême. Mais il paraît que vous êtes déjà en train de travailler sur un album acoustique très paisible, dans la lignée de Harvest.

Ces changements drastiques de style ne vous rendent-il pas un peu schizophrène, à force ?

Je ne vois absolument rien d'anormal à ces supposés "changements'. Il en a toujours été ainsi avec moi. Ça fait plus de vingt-cinq ans que ça dure ! J'ai commencé au Canada avec un groupe appelé les Squires. On jouait un genre de pré-punk-rock, avec des tas d'instrumentaux (rires)... On faisait même Farmer John, donc voici déjà un lien avec le présent. Puis, à18 ans, en 61, je suis parti jouet du folk tout seul dans les bars canadiens. Un an plus tard, je suis descendu vers le sud et j'ai participé à la formation de Buffalo Springfield. Un an et demi après, je les ai quittés et j'ai sorti un album solo avec plusieurs morceaux acoustiques. Immédiatement après ça, j'ai rejoint le Crazy Horse pour faire ce rock électrique incroyablement primitif. Un mois plus tard, je devenais membre de Crosby, Stills & Nash pour jouer cette musique acoustique complètement apaisée et sereine... Ça lest toujours passé de cette façon, il n'y a rien de surprenant à ça. Mes changements sont aussi faciles à prédire que le lever et le coucher du soleil.

Depuis Eldorado en 88, vous êtes à l'évidence dans une phase très créative.A quoi attribuez-vous cela ?

J'en suis arrivé à un stade où les choses sont plus faciles pour moi. Ma musique m'a emmené dans un endroit où je n'ai plus à lutter : une voix intérieure m'a toujours dicté ce que j'avais à faire, mais quelquefois en me réveillant le matin, j'attendais ses ordres -"OK, Neil, aujourd'hui, tu vas faire ce genre de musique" - et je pensais "Oh, mon Dieu... OK, je veux faire ça, il faut que je le fasse, mais il n'y a pas des masses de gens qui vont aimer !" Et puis, je le faisais quand même, parce que je voulais entendre à quoi ça pouvait bien ressembler.

Qu'est-ce qui a changé depuis ?

Je ne peux pas dire, vraiment. La vie... Ça fait longtemps que je fais ça. Au début des 80's, je faisais déjà de la musique professionnellement depuis quinze ans. Les gens me disent généralement que c'est pendant cette période-là qu'ils m'ont lâché, ou que je les ai lâchés. En réalité, je n'étais tout simplement pas accessible. Vous savez, pour autant que je puisse en juger, ces disques, flans, Everybody's rockin' et Old ways, sont aussi bons que n'importe quel autre que j'ai fait... Peut- être qu'il faudrait voir l'ensemble de ma production dans les 80's comme un seul disque. Ça serait sans doute plus facile à comprendre pour les gens.

Concentrer une décennie sur un Seul disque, c'est exactement le propos de Decade, votre gigantesque coffret compact annoncé depuis longtemps . . . Où en est réellement ce projet ?

Le premier volet est prêt, il sortira juste avant Noël prochain. C'est un coffret de trois compacts, centré uniquement sur les sixties, depuis mon tout premier groupe au Canada jusqu'à Everybody knows this is nowhere avec Crazy Horse en 64. Il y a plein d'inédits : quatre chansons des Squires datant de 1963 ou 64, sept ou huit chansons acoustiques enregistrées en solo juste avant Buffalo Springfield, plein de Springfield live inédits, et enfin un concert entier au Fillmore East avec Crazy Horse, avec des versions sauvages de Down by the river, Cowgirl in the Sand, Wondering et winterlong, jamais sorties, même en pirate. Une vidéo est également prévue pour accompagner le disque, avec des concerts inédits de Buffalo Springfield et Crazy Horse.

 

Le projet tout entier devrait tenir sur une petite vingtaine d'albums, non ?

Plus que ça, c'est difficile d'avancer un chiffre, il y a tellement d'inédits ! Ce qui prend le plus de temps, c'est de retrouver les bandes originales et de les transférer correctement en digital. Rien que ça a déjà pris plus d'un an et demi.

Qu'avez-vous ressenti à examiner aussi méticuleusement votre passé ?

Ça m'a inspiré, à beaucoup d'égards. Je me suis branché à nouveau sur mes vieux trucs. D'une certaine façon, c'était très amusant, même si je ne passerai pas ma vie à faire ça... Et puis, ça m'a ouvert les yeux sur certains aspects de mon talent...

Comme ?

C'est bizarre. Les trucs dont je ne pensais pas grand-chose de bien sont en fait très bons. Et ceux que je croyais vraiment réussis, quand j'estimais dominer vraiment la situation, ne le sont finalement pas tant que ça. Ils sonnent superficiels. Peut-être n'est-on pas "bon ", précisément quand on est sûr de l'être ? En tout cas, je me suis posé la question.

Le moment vous semble bien choisi pour vous lancer dons un tel projet ?

Il n'y a pas de moment parfait pour ce genre d'entreprise, mais il fallait le faire. Il faut que je me mette à jour. Je veux me concentrer sur "maintenant'. Je mets de l'ordre dans mes archives, comme ça les gens sauront exactement de quoi il retournait. Ils n'auront pas à essayer de deviner. Tout sera dedans. Il y aura des classifications, un ordre chronologique... Je veux laisser une trace de ce que j'ai fait qui soit définitive et organisée. Non pas que j'attende la fin d'un jour à l'autre, mais je veux me débarrasser de tout ça. Je veux me mettre à jour. Ça fait vingt-cinq ans que je suis derrière moi-même !

DÉMÉNAGER LA HOUSE

La musique sur Arc weld Semble avoir pour contexte émotionnel la guerre du Golfe.

Absolument. Dans mon esprit, la guerre, la tournée et ce disque forment un tout indissociable. Le disque reflète par beaucoup d'aspects le public devant lequel nous nous produisions, tout le monde était touché par la guerre du Golfe aux Etats-Unis. On pouvait le comprendre chaque jour, sur le visage des gens, à la télé, au téléphone...

Chaque soir, dans le public, on voyait des stickers "support our troops", des symboles de la paix... Un soir, une jeune femme d'environ 25 ans, qui était venue avec deux gosses, a pleuré pendant tout le concert...

Quelque chose la submergeait visiblement. Elle était venue pour essayer de se rapprocher d'un truc qu'elle pouvait comprendre, pour entrer en contact avec moi et ma musique. C'est ce genre d'émotions extrêmes qui a servi de catalyseur pour Weld L'autre raison majeure pour laquelle je voulais un document sur cette tournée, c'est Crazy Horse : je sentais que le groupe était arrivé à un stade créatif entièrement nouveau. Selon moi, ces concerts sont les meilleurs que j'aie jamais fait. Je suis plus vieux, le groupe a plus d'expérience, nous sommes plus ouverts musicalement.

Beaucoup de gens estiment d'ailleurs que vous accomplissez votre meilleur boulot avec Crazy Horse.

 

Je sais, oui. Mais Crazy Horse est complètement différent du reste. Je suis juste un membre de Crazy Horse. Ce n'est jamais "Neil Young et Crazy Horse" - peu importe ce qu'il peut y avoir d'écrit sur les pochettes d'album -, c'est "Crazy Horse". Et quand je fais un solo de guitare sur un disque de Crazy Horse, c'est un instrumental. Ça ne se produit jamais sans eux. Quand je joue avec d'autres, ce côté psychédélique n'apparaît pas, parce que personne, à part Crazy Horse, n'arrive à le susciter...

Il n'empêche qu'à présent, il est temps pour moi de laisser ça un peu de côté pour voir ailleurs.

Après la tournée "Rusted-out garage" de Crazy Horse en 86-87, vous avez pourtant déclaré publiquement ne plus jamais vouloir travailler à nouveau avec eux.

C'était une mauvaise période pour nous. On ne jouait pas bien, même si on avait nos moments. Surtout, les morceaux n'étaient pas très excitants. On a beaucoup de nouvelles chansons maintenant, ça redonne de l'intérêt aux anciennes. Voilà le genre de truc qui doit être minutieusement calculé, et en 86-87, on n'y arrivait pas, tellement de choses jouaient contre nous... J'ai fait un film sur cette tournée, qui s'appelle" Muddy track, le légendaire Muddy track (rires)... Il va finalement sortir. Je viens juste de conclure un deal pour celui-là, et d'autres. Tout figurera dans un package spécial de six films, avec Human highway, Rust never Sleeps, Journey through the past. . . Mais Muddy track est vraiment mon préféré. C'est un film plus noir que l'enfer, vraiment dur ! (Rires)... Je l'ai réalisé et monté moi-même, la bande-son a été enregistrée à partir de la caméra, avec un son complètement pourri, submergé de distorsions (rires)... J'ai adoré ça, or aurait dit du speed-metal sans le beat, j'ai donc uniquement utilisé les intros et les fins de morceaux pour la bande-son.

Puis, pendant la tournée Ragged glory, j'avais prêté la vidéo à Thurston et Kim, mes copains de Sonic Youth qui assuraient notre première partie. Thurston est venu me voir, complètement excité, pour me dire "Tu devrais sortir un tirage limité de la bande-son de Muddy tracé en Hollande, comme tu as fait pour Eldorado ! L'idée me plaisait, mais en même temps, ce truc était trop vieux pour que je m'y intéresse à nouveau. Alors, comme je continuais toujours à jouer ce genre de musique avec Crazy Horse, j'ai décidé de faire ce qui est devenu Arc. L'idée m'a vraiment branché. Selon moi, l'esprit de cette tournée tient tout entier dans la façon que nous avions de terminer les chansons : au lieu de faire une espèce de final dégoulinant et de rester ensuite plantés sur scène à attendre la réaction du public - fuck that ! -, on terminait chaque chanson par un tel cataclysme que le public en devenait complètement tétanisé. Ils n'applaudissaient même plus, tellement ils étaient choqués ! Plus tard, j'ai sélectionné toutes ces "fins", je les ai samplées, enregistrées sur DAT et séquencées en un seul long morceau. Arc est donc un nouveau genre de musique classique réalisée avec un sampler...

Vous auriez déclaré quelque part que c'était du "new-age metal"

Ouais, quelque chose comme ça (rires)...

Encore un projet destiné à ceux que vous appelez vos fans "durs"

Oh oui, absolument. J'ai juste balancé ça comme ça, pour voir ce qui se passait...

On a d'abord fait une édition limitée et les trente-cinq mille exemplaires pressés sont tous partis en une journée. Mais on va s'arrêter à cinquante mille : voyons les choses en face, c'est un produit spécial pour un public spécial.

En même temps, j'en suis très content. Je l'ai fait pour qu'il soit écouté !

Votre jeu de guitare sur Ragged glory et Weld démontre une vigueur nouvelle. A quoi attribuez-vous cela ?

Quelque chose s'est ouvert à l'intérieur de moi. Je ne sais pas ce que c'est, mais je le sens de plus en plus chaque jour.

Vous avez des antécédents épileptiques. Cela a t'il eu une influence directe sur votre manière "incontrôlée " de jouer de la guitare ?

Il y a un côté vraiment spasmodique dans mon jeu, oui. De nombreux guitaristes que je respecte me l'ont déjà fait remarquer. Il y a quelque chose de vraiment tordu dans ma façon de tourner tout autour du beat. C'est certainement lié au reste. Jouer de la guitare pour moi, c'est se perdre complètement en le faisant. Donc, un truc que je trouve pas trop difficile à faire (rires)... J'aime bien jouer de la guitare, ça m'a beaucoup aidé (pause)... selon moi, Arc devrait passer dans les clubs heavy-metal, entre les groupes. Parce qu'il n'y a pas de beat dans ce disque.

Un disque idéal pour sampler les parties de guitare.

(Excité)... Oui, on pourrait vraiment faire de l'acid-house avec certains des grooves de guitares dans Arc. J'espère que des bribes de disque passeront finalement à la radio.

Vous n'avez donc aucun problème avec le Sampling ?

Bien sûr que non, je m'en fous. C'est une idée géniale. Je devrais le faire moi-même, d'ailleurs. Je pourrais vraiment faire déménager la house !

Ajoutez quelques beats sauvages et... Quelqu'un d'autre aussi m'a dit que mélanger Arc à des beats de dance donnerait un étonnant disque acid-house. Put the horse in the house, ça pourrait s'appeler ! Ça serait quelque chose, non ?

 

CROSBY, STILLS, NASH & YOUNG, SI DOUX ET BEAU

En 88, vous dénonciez les méfaits du sponsorship sur votre album This note's for you. Quatre ans plus tard de nombreux groupes estiment qu il est désormais presque impossible de tourner Sans Sponsor.

Voilà qui montre bien où en sont ces groupes en question, non ? Je ne sais ce que la notion de "succès" signifie pour eux, mais ce que je sais - d'après ma propre expérience -, c'est que les gens se déplacent pour aller écouter de la musique. La musique fonctionne toute seule, vous savez. Cette idée qu'il faut à tout prix un show énorme - que seul un sponsor peut donc payer -, c'est de la merde. Je veux dire que la tournée Weld n'avait pas l'air si fauchée ! On avait fourni un écrin de qualité à la musique : un max de son (rires)... Donc, je ne comprends pas du tout ce truc... Bon, d'accord, les Rolling stones dans les 90's à...

Ma vision des Stones est celle d'un groupe où les membres jouent à proximité les uns des autres sur scène, les amplis se touchent presque et ça donne ce groove... C'est ce qui faisait leur magie, et peut-être l'auraient-ils toujours fils jouaient encore dans des clubs ? Mais en même temps, ils sont devenus si énormes... Comment pourraient-ils faire autrement ?

Qu'en est-il de Crosby, Stills, Nash ? Certains attendent toujours une "réunion".

Bon sang, on pouvait pourtant espérer que notre prestation à Live Aid aurait suffi à mettre un point final à ce genre de nostalgie, non ? (Rires)... Bon, sérieusement : quand nous étions bons, nous l'étions vraiment, et ceux qui ont vécu ça semblent vouloir le revivre à nouveau - ou juste savoir que ça existe toujours. Ils veulent voir vivre ce groupe, parce que, d'une certaine manière, ça leur prouverait qu'eux aussi sont encore en vie. C'est vrai que Crosby, Stills, Nash & Young - quand l'alchimie fonctionne - est un groupe très sincère, dont la musique vient directement du cœur. Ce n'est pas facile à négliger, tout comme ce n'est pas facile de dépasser une partie du bullshit qui entoure ce groupe.

American dream a échoué, ne serait-ce qu'à approcher son potentiel réel. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas essayer encore un de ces jours. Vous savez, j'ai encore joué avec eux la semaine dernière et s'était génial. Si doux et beau. J'étais soulagé de voir que ça pouvait toujours fonctionner. Je crois même que nous pouvons encore faire mieux.

Vous plonger dons vos archives vous a t'il conduit à dégager des périodes ou des chansons qui Seraient vos favorites ?

Non, selon moi, tout est bien. Vraiment. Si je ne le pensais pas, je ne le sortirais pas maintenant. Je ne l'aurais même jamais enregistré, d'ailleurs. Tout est bien et tout a sa place dans ma vision des choses.

Beaucoup de vos vieux albums ne Sont-il pas trop... personnel pour que vous puissiez encore les écouter aujourd'hui ?

C'est vrai, il y en a plusieurs comme ça. Mais, vous savez, je mai pas pour habitude d'écouter mes propres disques. Je ne le fais jamais. J'ai écouté Weld une fois depuis que je l'ai terminé. Pareil pour Freedom. Je passe tellement de temps à faite ces disques qu'une fois qu'ils sont finis, je ne veux jamais avoir à les réécouter. Je les envoie juste dans le monde comme un père indigne... "Allez, dégage maintenant. Et donne de tes nouvelles si tu trouves un abri !" (Rires)...

C'est facile d être aussi prolifique que Neil Young ?

Oui, c'est plutôt facile. Tant que je ressaie pas délibérément.

Vous écrivez en conduisant ?

Oui, j'aime bien ça, même si j'ai tendance à me faire souvent serrer par les flics pour "conduite erratique' (rires)... Les idées de chansons me viennent à l'esprit comme ça, au volant, en conduisant pour rentrer chez moi. Une fois arrivé, je m'assieds donc devant la machine à écrire... Parfois, le résultat est assez bon, d'autres fois pas du tout, mais en tout cas ça 'arrête pas !

Beaucoup de vos chansons traitent directement des drogues. Aujourd'Hui, en tant qu'homme mûr, père de deux jeunes garçons, quelle est votre position sur le Sujet ?

A ce stade de ma vie, je ne conseillerais évidemment pas aux jeunes de se droguer. Je ne pense pas que cela soit une bonne idée. Je leur recommanderais plutôt de préserver leurs sens en l'état originel. Un père et une mère nous ont fait. Nous sommes leur prolongement, et il faudrait en rester là. Maintenant, si on décide quand même d'expérimenter, il faut être très prudent. C'est comme le safe-sex : il faut se protéger, se préserver. Les drogues peuvent prendre le dessus. Il faut réaliser ça dès le début, et toujours s'en souvenir quand on les prend.

En pariant de destruction, la façon dont vouS changez Sans cesse de style musical n'est-elle pas une Sorte d'habitude destructive en Soi ?

Sans aucun doute, et ma façon d'aborder certaines choses par le passé l'était aussi. Mais j'essaie de changer mes méthodes (Sourire énigmatique) . . .

Comment cela ?

Premièrement en appréciant les diverses possibilités dont je dispose, ma "famille musicale" si on veut. J'ai Crazy Horse, les Stray Gators, les International Harvesters et les Blue Notes, sans parler de Crosby, Stills & Nash. Je peux aller de l'un à l'autre, ils sont tous habitués à me voir faire ça maintenant. C'est assez incroyable en fait : je ne connais pas d'autre musicien qui ait pu s'offrir le luxe d'une structure aussi énorme pour l'aider à faire ce qu'il a à faire.

Vous avez pourtant Souvent pris vos distances avec certains d'entre eux, particulièrement Crosby, Stills & Nash.

Exact. Je commence juste à me soucier de tous ces gens qui m'ont aidé. Et maintenant, au lieu de me miner à l'idée de devoir partir, les laisser derrière moi et ne pas savoir comment dite au revoir, je m'arrange avec ça, j'essaie d'être le plus compréhensif possible.

HARVEST, VINGT ANS APRÈS

 

Revenons à votre prochain disque.

Il reste quelques petits détails à fignoler, mais en gros, il est terminé. C'est un disque très, très tranquille (pause)... Calme, révélant une réelle intimité. Il n'y a rien de violent dedans, aucune colère, juste de l'amour. C'est un disque qui traite de relations, de sentiments. C'est assez personnel, en fait. Et par conséquent, difficile à expliquer. La musique devrait parler d'elle-même... C'est complètement à l'opposé de Ragged glory et Weld tout en testant très intense et concentré. L'album s'appelle Harvest moon. Je l'ai fait avec le même groupe qui jouait déjà sur Harvest, et les mêmes chanteurs. On l'a enregistré ici, dans mon ranch, un endroit aussi serein et paisible que je peux l'être parfois. Cet album sera certainement perçu comme une séquelle de Harvest, mais ça ne pose aucun problème. Je ne cherche plus à fuir cet aspect de ma personnalité. De toute façon, c'est tellement évident que ce prochain disque est Harvest 2 ! Quand vous l'entendrez, vous penserez "Ça lui a pris vingt ans, mais il a finalement fait cette suite !" En pire ou en mieux, ce n'est pas à moi de le dire. En ce qui me concerne, je ne le sortirais pas si je ne l'aimais pas. D'ailleurs, ce qu'en diront les gens m'importe peu puisque je peux vous garantir que lorsque cet album sera dans les bacs, je serai déjà reparti sur un projet complètement différent. C'est ma façon de fonctionner. Après Arc, je ne voulais plus rien faire de ce genre. Continuer dans la même direction, ç'aurait été comme foncer droit sur le soleil. J'ai l'impression d'être comme ces insectes attirés par la lumière : quelqu'un a éteint l'ampoule à temps.

(Ray Thanks Elwood)

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