Economie
La microfinance
Le secteur primaire représenté par l'agriculture et l'élevage domine largement l'économie du Burkina avec une contribution de 40 % au Produit Intérieur Brut, un taux d'occupation de 90 % de la population active, et représente 65 % des exportations. L'agriculture occupe 3 millions d'hectares environ, soit à peine 30 % de surfaces cultivables pour une production céréaliaire de 2 307 989 tonnes (campagne 1995-1996). Celle-ci est inférieure de 7,4 % à la production de la campagne précédente et connait une baisse (8% selon les estimations) au cours de la campagne 1996-1997. En effet, l'agriculture burkinabè est fortement tributaire des facteurs climatiques qui font peser des incertitudes sur la production alimentaire. 28 millirds ont été consacrés en 1993 à l'importation des céréales tandis que l'année suivante le Burkina était exportateur net. Le bilan céréalier évolue en dents de scie au grédes caprices de la mousson, mais de nets progrès sont observés dans l'augmentation générale de la production et du rendement à l'hectare. Les pricipales cultures vivrières sont :
- Le mil et sorgho : 2 000 000 de tonnes
- Le maïs : 235 000 tonnes
- Le riz : 50 000 tonnes
Ces cultures représentent 88 % des surfaces emblavées. Laconsommation moyenne nationale des céréales est estimée à 185,5 kg/ par personne. Dans le cadre de la politique d'autosuffisance alimentaire, d'importants financements ont été accordés à de grands projets d'aménagement hydro-agricole, et à la maîtrse de l'eau en vue du développement des cultures irriguées.
Les cultures de rente comme le coton, le karité, les arachides, le sésame sont essentiellement exportés et procurent d'importants revenus. Le coton, première culture d'exportation, représente à lui seul 60 % des exportations du Burkina et quelque 35 à 45 % du PNB. Au cours de la campagne 1994/1995, la Société des Fibres Textiles (SOFITEX) a collecté 145 000 tonnes de conton graine. Pour la campagne 1996/1997, l'objectif de 200 000 tonnes est presque atteint. Bon an mal an, la SOFITEX exporte en moyenne 60 000 tonnes de coton fibre vers les pays d'Asie du sud-est (Taïwan, Indonésie, Thaïlande, Japon, Coréedu Sud et Philippines) qui achètent environ 70 % de la production. Les autres destinations sont la Chine, le Brésil et le Nigéria. Le coton du Burkina semble très apprécié sur le marché international en raison de la longueur de la fibre, de ses caractéristiques fines, et de sa pureté du fait que les récoltes sont effectuées à la main.
Le Burkina est également exportateur de fruits et légumes. L'exportation vers l'Europe se compose de haricots vertset de mangues (5000 t/an). La demande de beurre de karité sur le marché international connait une hausse régulière en raison de son utilité croissante dans divers domaines : chocolaterie, cosmétique, industries mécaniques... Le Burkina produit en moyenne 60 000 tonnes d'amandes de karité. L'essentiel de la production est auto consommée, mais le potentiel de développement de la récolte permet de faire face à de réels perspectives d'exportation
L'élevage
L'élevage contribue pour 10 % au PIB et pour 18 % aux exportations. La production de ce secteur a atteint en 1994 68 milliards de F CFA soit 28 % de la production du secteur primaire. L'effectif du cheptel se présentait en 1995 :
- 4,35 millions de bovins
- 5,68 millions d'ovins
- 7,24 millions de caprins
- 18 millions de volailles
Le taux d'accroissement du cheptel est d'environ 2,5 % . En 1991, l'élevage a représenté 7 % des exportations en valeur. Après la dévaluation le Burkina a enregistré une très forte croissance de ses exportations de bétail en direction des pays côtiers de la sous-région :33 % en volume, 79 % en valeur. Le secteur des cuirs et peaux a connu egalement un accroissement de 48 % en volume ( 1,3 millions de tonnes) et de 233 % en valeur.
Pendant longtemps, le secteur minier est resté marginal ; sa part dans la formation du PIB n'atteignait que 3 %. Pourtant le sous-sol recèle d'immenses ressources minérales variées (or, manganèse, zins, cuivre, phosphates, calcaires, bauxite...) Plus de 200 sites potentiels ont été identifiés mais une quarantaine seulement font l'objet d'une exploitation. L'or représente le deuxième produit d'exportation du Burkina. Le pays possède de nombreux indices et gîtes aurifères dont le plus important est la mine d'or de Poura. L'exploitation, d'abord artisanale depuis plus de 100 ans, a été reprise de manière industrielle en 1984. Les réserves probables s'élèvent à 1 600 000 tonnes à 11,4 grammes/tonne.
Les réserves des mines de Guiro sont estimées à 192 000 t à 11,5 g/t . Celles de Bayildiaga présente des réserves probables de 120 000 t à 10,3 g/t sur un londueur de 200 metres et 60 metres de profondeur. Le gîte de Tarpako dont le potentiel calculé par tranchées et sondages sur un bloc de 200 metres de longueur et 40 metres de profondeur est de 110 000 t de minerais à 14,4 g/t. Les 4 000 metres de structure porteuse du gisement ont mis en évidence cinq zones minéralisées à plus de 500 000 tonnes à 14,4 g/t. Le gîte de Bouboulou est une zone aluvionnaire et latéritique d'une superficie d'environ 35 000 m2 contenant de l'or libre. Cette zone est exploitée artisanalement. L'orpaillage reste une activité dynamique qui contribue fortement à la production. La production d'or est fluctuante avec une tendance à la reprise du fait des dispoitions incitatives du nouveau code minier. Les nouveaux permis de recherche et les nouveaux sites en passe d'être exploités laissent espérer une production officielle de 5 à 6 tonnes d'or par an dans les prochaines années. La production de phosphate connait un production irrégulière depui 1990. Elle atteint en moyenne 1029 tonnes.
Le gisement de manganèse de Tambao (découvert en 1959) est estimé à plus de 19 millions de tonnes à une teneur de 55 % de Mn (une des plus riches du monde). L'exploitation à grande échelle du gisement est confrontée aux difficultés de transport en raison de son éloignement ; la production commerciale devrait être de l'ordre de 35 000 t environ.
Le zinc de Perkoa (découvert en 1982) révele des réserves estimées à 5,6 millions de tonnes à 18,2 % de Zn. En raison de la baisse des cours mondiaux, l'activité d'exploitation est en veilleuse.
L'industrie est essentiellement manufacturière et orientée vers la transformation des matières premières locales. Le secteur industriel occupe 2 % de la population active (13 000 salariés) et contribue pour 27 % au PIB. Sa contribution aux recettes d'exportation n'est que de 1 %. Il comprend une soixantaine d'unités industrielles concentrées dans les deux plus grandes villes (Ouagadougou et Bobo-Dioulasso), avec des centres mono-industriels isolés (Koudougou et Banfora). L'industrie moderne, SOFITEX (textile), SOSUCO (sucre), SHSB-Citec (huilerie et sacon), Faso Fani (filature), GMB (minoterie), SIFA (cycles) ... jusque là dominée par le secteur parapublic, sont en voie de privatisation. L'industrie manufacturière se répartit en 7 branches : l'agro-alimentaire : (sucre farine bière et boissons gazeuses, cigarettes, conserves, bonbon) ; les textiles, habillement et cuir ; le bois ; l'industrie chimique (pneumatiques, produits phytosanitaires, articles en plastique, savons et cométiques, piles...) ; le bâtiment et travaux publics ; les ouvrafes en métaux (profilés, cycles, matériels agricoles). Le Gouvernement a investi en 1992 près 1,5 milliards de F CFA pour le développement du secteur, mais celui-ci est freiné par le coût élevé de l'energie. La production energétique atteint 210 GWH thermique et sera renforcée les prochaines années par une production hydro-électrique suite à la construction de centrales thermiques achevés ou en projet (Kompiega, Bagré, Comoé, Diébougou) et les interconnextions envisagées avec la Côte d'Ivoire et le Ghana.